14.322. C'est le nombre de femmes qui, entre 2007 et 2014, ont été exposées au valproate de sodium, la substance active de l'antiépileptique Dépakine. Pour la pneumologue Irène Frachon, interrogée par Europe 1 et qui avait révélé l'affaire du Médiator, ce nouveau scandale "est d'une certaine façon pire que" le précédent.
"Personne n'a informé pendant des dizaines d'années ces femmes". Quels points de comparaison entre le scandale du Mediator et celui de la Dépakine ? "Dans les deux cas, il y a des dégâts sanitaires absolument épouvantables et irréversibles", répond, dans un premier temps, Irène Frachon. Dans le cas du Mediator, c'était ce que j'avais appelé de la 'pharmaco-délinquance' relevant d'un véritable crime organisé par le laboratoire Servier. Dans le cas de la Dépakine, on est dans la 'pharmaco-négligence' et d'une certaine façon c'est encore pire", poursuit-elle.
En effet, si la pneumologue reconnait que la Dépakine est "un vrai médicament, qui est nécessaire pour traiter des maladies graves comme l'épilepsie", elle dénonce le silence "du laboratoire, des autorités de santé, des médecins, du monde médical dans sa globalité" qui connaissaient les risques du médicament pour l'enfant chez la femme enceinte et qui se sont tus. "Personne n'a informé pendant des dizaines d'années ces femmes des risques qu'elles prenaient", affirme-t-elle. "Ce sont ces femmes qui font émerger cette alerte. C'est le monde à l'envers", conclut-elle.