L'association des victimes de l'anti-épileptique Dépakine annonce mardi qu'elle lance une action de groupe contre le laboratoire Sanofi auprès du tribunal de grande instance de Paris, la première action de ce type depuis l'autorisation de cette procédure dans le domaine de la santé.
Une première phase amiable. "Nous avons lancé la première phase amiable de l'action de groupe en écrivant une lettre recommandée au groupe Sanofi-Aventis France pour lui demander d'accepter sa responsabilité et d'indemniser les victimes", a dit Me Charles Joseph-Oudin, l'avocat d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac). La Dépakine est accusée de provoquer des malformations graves sur les foetus. Les mères à qui l'on avait prescrit ce médicament affirment ne pas avoir été prévenues des risques encourus.
Les prémisses d'une procédure inédite en France. Quatorze familles se sont regroupées dans cette action pour tromperie aggravée sur les mentions du médicament, selon la présidente de l'association Apesac, Marine Martin. "Ça va permettre à certaines familles de porter plainte alors qu'avant, elles ne le pouvaient pas." Car c'est l'association qui sera chargée de représenter les familles, leur évitant l'investissement financier en frais de justice qu'elles ne peuvent pas forcément se permettre.
Selon l'avocat de l'association, le juge a au moins un an et demi pour décider si la procédure est recevable ou non. Si la réponse est positive, d'autres familles pourront s'associer à la plainte.