À Montparnasse, c'est l'effervescence juste avant le réveillon de Noël. Les voyageurs se sont levés tôt samedi pour prendre le train. Ils scrutent les panneaux d'affichage et entendent ce message diffusé dans la gare "tous les trains sont complets".
Anticipation nécessaire. Il fallait donc réserver assez tôt pour avoir une place. Edouard et Véronique, retraités, font partie de ceux qui ont anticipé. "On va voir les petits enfants." Les billets ont été achetés "il y a trois mois. Et encore c'était juste. C'est pour cela qu'on a cet horaire (tôt le matin), parce qu'il n'y avait plus de place", précise Véronique.
Bagages. Traits tirés et cernes sous les yeux, Paul voyage léger, un petit sac à dos sur les épaules. "Je n'ai pas dormi, donc je n'ai pas eu à me lever. Je trouve que c'est plus pratique de dormir dans le train que dormir chez soi et risquer de ne pas se réveiller." Il n'a pas de cadeaux dans la valise, "pas de stress non plus." Ses présents sont d'ores et déjà à Toulouse où il les a fait livrer. "C'est très désagréable de voyager avec beaucoup de bagages", explique-t-il.
La majorité des trains complets. Une précaution que n'ont pas pris ou pas pu prendre tous les usagers. Dans le vaste hall, les voyageurs et les bagages sont légions. la SNCF sert gratuitement thé, café et chocolat, ce qui ravie Sophie, car son train a du retard. Mais elle relativise : "C'est Noël et j'ai tout mon temps." Elle espère surtout que son train ne sera pas annulé car il n'y a presque plus aucun billet de disponible au départ de la gare.
Des mesures exceptionnelles pour éviter les pannes
Quelques semaines après les pannes à la gare Montparnasse, la SNCF a mis en place des mesures exceptionnelles pour éviter les problèmes. Et pour cause, plus de 1,7 million de voyageurs sont attendus dans les gares entre vendredi et dimanche. Sous la pression du ministère des Transports, il a été décidé l'arrêt des travaux en Île-de-France ce week-end et la multiplication des tournées de surveillance du réseau par des experts.
En interne, certains s'inquiètent tout de même. "Le réseau connait des travaux de rénovation historiques, il est toujours assez fragile. Sur la gare Montparnasse notamment parce qu'il y a des installations qui datent d'il y a une trentaine d'années", déplore Rémi Aufrère, le secrétaire général adjoint de la CFDT cheminot.