Reconnaissant une série de "dysfonctionnements" dans la prise en charge des victimes des attentats du 13 novembre, la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de l'aide aux victimes a promis d'apporter des améliorations et d'agir rapidement, lors de sa première intervention publique lundi. "D'ici la fin de l'année 2016, je mettrai tout en oeuvre pour que l'ensemble des dossiers des victimes à l'étude actuellement, près de 4.100 dossiers, puissent trouver une réponse définitive, rapide et satisfaisante", a assuré Juliette Méadel, qui s'exprimait lors du colloque de l'Inavem, fédération d'associations d'aide aux victimes, à Paris.
Lors des attentats du 13 novembre à Paris et aux abords du stade de France, "ce qui a manqué, ça a été la coordination, l'expérience et la capacité à fédérer l'action", a dit la nouvelle secrétaire d'Etat, rattachée au Premier ministre, qui a reconnu "plusieurs dysfonctionnements".
Des dysfonctionnements dans la prise en charge des victimes. La présidente de l'Inavem, Michèle de Kerckhove, avait auparavant raconté "la difficulté pour les victimes de connaître le numéro de la cellule interministérielle ou de réussir à joindre un interlocuteur", "celle de ne pas recevoir d'information pertinente sur le statut de la personne recherchée, d'être informée tardivement du décès de leurs proches" ou d'être reçue "par une personne non formée à l'aide aux victimes". Elle a également rappelé qu'en janvier 2015, après les attentats contre Charlie hebdo et l'HyperCasher, les victimes avaient été "reçues par le président de la République et plusieurs ministres" et que "des légions d'honneur [avaient] été remises, traduisant la solidarité de la nation". "Le traitement a cependant été différent pour les victimes du 13 novembre, celles du musée du Bardo et du Thalys", selon la présidente de l'Inavem. "Les victimes peuvent ne pas comprendre une certaine forme d'asymétrie", a-t-elle souligné.
Faire évoluer l'instruction. Juliette Méadel a exprimé le souhait de faire évoluer l'instruction prise le 12 novembre, à la veille des attentats, qui prévoit une collaboration interministérielle dans la prise en charge des victimes. "Il faudra améliorer le recueil, dès les premières heures, des données nécessaires à l'information et à l'aide des victimes". En outre, "le travail sur l'identification des corps doit être plus rapide et plus précis". "Les conditions dans lesquelles sont accueillies les demandes d'indemnisation des victimes ne sont pas adaptées à la situation des victimes qui ont besoin d'être écoutées, entendues, avec humanité et délicatesse", a par ailleurs reconnu Juliette Méadel. Au sujet de l'indemnisation des victimes, la secrétaire d'Etat a ajouté qu' "il faudra probablement revoir les conditions de financement du FGTI" (Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions), actuellement financé par une taxe de 4,30 euros sur tous les contrats d'assurance.