"Riche en calcium"... mais aussi en sucre : des associations de consommateurs européennes ont dénoncé vendredi les allégations "fantaisistes" de certains industriels sur leurs produits, des céréales de petit-déjeuner aux boissons énergétiques.
Des profils nutritionnels plus clairs. "À l'heure où l'obésité grandit en Europe, il est capital que les consommateurs puissent faire confiance à ces messages attractifs. Seuls les profils nutritionnels européens peuvent le garantir", a souligné Monique Goyens, directrice du Bureau européen des consommateurs (BEUC), lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Pour l'instant "le courage politique" manque, a avancé Monique Goyens, qui exhorte la Commission européenne à imposer des profils nutritionnels pour que le consommateur puisse juger rapidement du caractère sain du produit, à l'image par exemple du "Nutriscore" en France ou des "feux tricolores" au Royaume-Uni.
Empêcher les mentions de bonne santé. Ces profils permettraient de déterminer des seuils pour des nutriments comme le sucre, les matières grasses ou le sel, au-delà desquels un produit ne serait plus considéré comme globalement bon pour la santé. "Il faut des seuils pour les nutriments qui sont sources de préoccupation. Et si les produits dépassent ces seuils, ils ne doivent plus être autorisés à stipuler ces revendications" de bénéfices pour la santé sur leurs emballages, a insisté Emma Calvert, du BEUC.
Des teneurs en sucre reléguées à l'arrière du paquet. L'une des cibles principales des industriels sont les enfants, a déploré Julie Frère, de l'association de consommateurs belge Test Achats, venue présenter les résultats d'une enquête qui sera publiée dans le numéro de mars de leur magazine. Ainsi, des biscuits pour enfants vantent la présence de céréales, de fer, de calcium et de vitamines sur l'avant du paquet, mais la liste des valeurs nutritionnelles, reléguée à l'arrière, montre aussi une teneur en sucre de 25%. Ou encore cette préparation en poudre pour boisson chocolatée qui dit contribuer au développement cognitif de l'enfant mais contient près de 75% de sucres.
La fin des ingrédients "magiques". Test Achats dénonce également certains produits dont l'allégation originelle n'a pas été validée et rajoute des vitamines par exemple - ingrédient "magique" selon Julie Frère - pour pouvoir soutenir leur apport bénéfique. C'est le cas par exemple de boissons ou compléments énergétiques dont l'argument selon lequel les sucres sont liés à la performance n'a pas été retenu. Les allégations affichées doivent être validées par l'Efsa, l'agence européenne de sécurité des aliments, qui ne juge que l'allégation et non le reste des nutriments que contient le produit.