Devant l'entrée du lycée professionnel Ampère, il devrait bientôt y avoir des capteurs vidéo un peu particuliers, capables de déterminer si le visage de la personne qui franchit les grilles figure bien dans le fichier de l'établissement. Cela signifie que chacun sera associé à une identité numérique comprenant une photo, prise au préalable. Le président Les Républicains de la région Paca, Renaud Muselier, a déposé auprès de la commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) une demande de conseil sur ce "projet d’expérimentation de portique visuel" dans deux lycées de la région.
"C'est un lycée ici, pas une prison !". L'idée est loin de faire l'unanimité parmi les 600 élèves du lycée Ampère. "C'est un lycée ici, pas une prison !", s'alarme un élève, interrogé par Europe 1. "Il y a déjà trop de procédures, alors si en plus on met ça en place… C'est notre liberté qui est en jeu. Je ne suis pas d'accord", s'écrit un autre.
"Si ça peut éviter des drames…". Mais pour les enseignants, qui ont déjà été confrontés à l'intrusion d'élèves extérieurs à l'établissement, le procédé mérite au moins d'être testé. "En tant que membre de l'Education nationale, on est exposés. On sait que les barrières, ça n'arrête pas. Ensuite, cela dépend de l'utilisation des images. Il faut que ça soit bien encadré, mais si ça peut éviter des drames…", estime Alain, professeur d'électronique. "De toutes façons, on est dans un lieu public. Etre reconnus par des caméras ou des policiers, quelle différence ?", avance-t-il.
L'installation du dispositif doit encore obtenir l'accord de la Cnil et du gouvernement, mais les caméras à reconnaissance faciale sont déjà prêtes à fonctionner.