Plusieurs centaines de manifestants ont défilé samedi à Paris contre le chômage et la précarité, à l'appel de la CGT et de trois associations de chômeurs. Le cortège, réuni à l'appel de la CGT-Chômeurs et des associations AC!, Apeis et MNCP, est parti de la place de Stalingrad vers 14H30 pour rejoindre la place de Clichy, dans le nord de la capitale.
Les récentes baisses du chômage ? "De l'artifice". "Ce qu'il faut, c'est une véritable lutte pour l'emploi, et ne pas user d'artifices pour essayer de démontrer que le chômage baisse", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avant le départ du cortège. Selon lui, les récentes baisses du chômage, "c'est de l'artifice". "On ne se concentre que sur la catégorie A (de Pôle emploi), ceux qui sont complètement privés d'emploi, or on sait très bien que les stages, les temps partiels, ça permet de sortir des privés d'emploi de la catégorie A, tout en les laissant dans la précarité", a-t-il dénoncé.
Minima sociaux et seuil de pauvreté. En tête de cortège, Jacqueline Balsan, présidente du MNCP, a estimé que la mobilisation était "plus que jamais d'actualité, à l'approche d'une élection présidentielle où beaucoup de candidats veulent tirer vers le bas le sort des chômeurs". Sa principale revendication : "augmenter les minima sociaux et la prime de Noël, qui, contrairement à ce que disent certains, ne sert pas à payer des cadeaux aux petits, mais à payer l'électricité, le chauffage, à boucler les fins de mois". Cette prime, attribuée chaque fin d'année depuis 1998 sous conditions de ressources, s'élevait en 2015 à 152,45 euros pour un célibataire sans enfant.
"Dans un pays riche comme la France, on ne peut pas admettre que tous les minima sociaux soient sous le seuil de pauvreté", a renchéri Serge Havet, président de AC!. "Chômage, ras-le-bol ! Qui sème la misère, récolte la colère", ont notamment scandé les manifestants.
"Je me bats pour parvenir à une situation stable". Des dizaines d'entre eux ont brandi des petites pancartes noires "Moi, Daniel Blake", en référence au film de Ken Loach, palme d'or à Cannes, sur la dégringolade d'un demandeur d'emploi broyé par le système. "Je me bats pour parvenir à une situation stable, mais ce n'est pas évident", a témoigné Melissa, 50 ans, mère de deux enfants venue de Mulhouse, qui suit une formation d'aide médico-psychologique. "J'ai beaucoup galéré, mais j'espère que le diplôme me permettra de sortir de la précarité."