"On veut quoi?" "La ZEP!" "Pour qui? "Pour tous!" Des centaines de professeurs et élèves de lycées ont manifesté jeudi à Paris comme à Marseille pour demander des garanties pérennes de moyens pour les lycées de l'éducation prioritaire avant la fin du quinquennat.
A Paris, passage devant Sciences Po. À Paris, le cortège, qui a réuni 400 professeurs et élèves, essentiellement de banlieue parisienne, selon le collectif "Touche pas à ma ZEP", 300 selon la police, s'est symboliquement ébranlé devant Sciences Po. L'école vient de fêter les quinze ans des conventions pour permettre à des élèves de l'éducation prioritaire de réussir le concours. Les manifestants ont fait une pause rue de Solférino, près du siège du Parti Socialiste: "c'est l'éducation qui est prioritaire, pas les primaires", ont-ils scandé.
400 personnes à Marseille. À Marseille, la manifestation, qui réunissait environ 400 personnes selon les organisateurs, est partie du collège Versailles, dans un des quartiers les plus pauvres de France, où des flèches ont été trouvées.
La dernière réforme de l'éducation prioritaire s'est appliquée aux écoles et collèges accueillant les élèves les plus défavorisés aux rentrées 2014 et 2015. Les lycées devront patienter jusqu'au prochain quinquennat selon la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Ils bénéficient jusqu'en 2019 d'une "clause de sauvegarde" pour les primes des enseignants ou leurs droits de mutation. Elle a aussi annoncé 450 postes supplémentaires pour la prochaine rentrée.
Nouvelle mobilisation mardi. Les enseignants craignent de perdre les moyens supplémentaires pour faire face aux difficultés sociales des élèves, et de voir disparaître des dispositifs pour attirer les enseignants dans des établissements peu demandés. Jeudi, plus de 50 lycées ont été touchés par la grève, selon David Pijoan de "Touche pas à ma ZEP". Le mouvement, qui a repris mardi après les vacances, a été reconduit pour vendredi et lundi en région parisienne comme à Marseille.
Selon le ministère, qui évoquait une dizaine de lycées grévistes mardi, la mobilisation "concerne sensiblement le même nombre d'établissements" jeudi avec "une légère hausse à Marseille".
Une nouvelle manifestation est prévue mardi à Paris, à laquelle pourraient se joindre les professeurs marseillais.