Ils réclament "justice et vérité". Quelque 800 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Paris en soutien à la famille d'Adama Traoré, dont le décès fin juillet après son interpellation par les gendarmes avait entraîné des échauffourées dans le Val-d'Oise. La famille d'Adama Traoré, 24 ans lors de son interpellation, a déposé deux plaintes après sa mort, soupçonnant une bavure policière. L'Association "Justice pour Adama", qui appelait au rassemblement dans la capitale, estime sur sa page Facebook que "de nombreuses zones d'ombre planent toujours sur les circonstances de sa mort". "Vérité et justice pour Adama", pouvait-on lire sur des affiches brandies par les manifestants, qui scandaient notamment "Pas de justice, pas de paix."
Beaucoup de monde à la marche pour #AdamaTraoré. Ça scande "Justice pour Adama" & "Gendarmes partout, justice nulle part". pic.twitter.com/1vi1CqWfxH
— Sihame Assbague (@s_assbague) 5 novembre 2016
La marches #AdamaTraore s etend du 91 au 105 rue sebastopol #BondyBlogpic.twitter.com/wjICOFsy5b
— Idir Hocini (@IdirBondy) 5 novembre 2016
Arrivée du cortège pour #AdamaTraoré place de la République. La sono diffuse la chanson écrite en mémoire du jeune homme pic.twitter.com/9w6rIJl1Jk
— Amélie Quentel (@ameliequentel) 5 novembre 2016
Une marche contre les violences policières. La manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, a été ponctuée de minutes de silence en mémoire du jeune homme mort. En tête de cortège, des membres de la famille d'Adama Traoré tenaient une banderole : "Faisons front contre l'impunité des gendarmes." D'autres manifestants déployaient une banderole faisant référence à la revendication des policiers de réformer les règles de la légitime défense : "Face aux forces de l'ordre, extension de la légitime défiance." Adama Traoré est un "symbole des violences policières que subissent au quotidien les quartiers populaires", estime Élise, une militante d'extrême gauche.
Une enquête toujours en cours. Malgré deux autopsies, la cause du décès d'Adama Traoré n'a pu être établie avec certitude. Elles ont toutefois mis en évidence notamment un "syndrome asphyxique". Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête citant les déclarations de l'un des militaires. La famille, qui avait immédiatement évoqué une "bavure", a obtenu fin octobre le dépaysement de l'affaire, désormais instruite à Paris pour des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.