Les souvenirs lui reviennent chaque fois qu'elle entre dans le sanctuaire de Lourdes. Trois ans après, Fatima ne peut pas s'empêcher de penser à ce jour où elle a dû fuir l'Irak avec sa famille. "Le soir du 6 août 2014, Daech est arrivé à Qaraqosh. On avait deux choix possibles : se convertir à l'Islam ou mourir. Alors on est partis en laissant tout derrière nous. Une femme et deux enfants sont morts ce soir-là."
"Pratiquer librement ma religion". Comme elle, 300 chrétiens d'Orient réfugiés en France, Irakiens et Syriens, ont pu venir faire leur pèlerinage de l'Assomption à Lourdes grâce à des associations. Un rêve pour Alarda, qui a fui, elle aussi, la tyrannie de l'Etat islamique. "Lourdes, c'est un haut lieu du pèlerinage. Pouvoir y découvrir les églises ou la grotte, c'est merveilleux. Ici, je peux pratiquer librement ma religion, loin de la guerre".
Comme de nombreux autres de ces chrétiens déracinés, elle prie chaque jour pour qu'un miracle se réalise : pouvoir retourner dans son pays et vivre sa religion sans se cacher.