Des classes de 24 élèves au maximum en grande section de maternelle, de CP et de CE1. C'est le souhait formulé par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, jeudi dernier. "Ça fait rêver tous les instituteurs", s'est félicitée Cécile, institutrice de CM2 en Seine-Saint-Denis, au micro de François Clauss sur Europe 1, lundi, dans Le Tour de la question.
Pour elle, qui dirige une classe de 28 élèves, "ça change tout". "Surtout sur des niveaux comme le CP et le CE1 où il y a énormément de choses qui sont mises en place avec les élèves". Cécile salue donc "une très bonne décision", pour le corps enseignant mais aussi "pour les enfants".
Vers "une organisation un peu différente de la classe"
Elle explique notamment qu'un nombre d'élèves réduit permet d'avoir "une organisation un peu différente de la classe" : "Ça ne paraît rien mais quand on a quatre élèves en moins dans une classe, on peut passer plus de temps avec les élèves qui en ont besoin, laisser les élèves qui ont peu de difficulté en autonomie pour pouvoir s’occuper d’un petit groupe d’enfants."
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Dans le cas de Cécile, ce serait donc quatre élèves en moins. Pour d'autres enseignants, la donne serait différente. "On a, dans des zones rurales, du mal à avoir des classes à plus de 20 élèves et dans des zones urbaines, vous avez 5% des enseignants en maternelle qui ont plus de 30 élèves dans leur classe", précise Éric Charbonnier, expert éducation à l'OCDE. Cette mesure va donc "vraiment aider une bonne partie des enseignants", selon lui.
Il souligne par ailleurs que "depuis deux gouvernements, il y a vraiment cette volonté de donner la priorité au primaire et aussi à l’école maternelle" alors que "pendant très longtemps en France, on a sous-investi dans ces niveaux d’éducation".
"Réduire la taille des classes sans agir sur la qualité de l’éducation et des enseignements, ça ne servirait à rien"
Éric Charbonnier se félicite de cette "prise de conscience" qui "offre beaucoup de solutions aux enseignants". Il tempère toutefois en expliquant que "ça ne suffira pas" : "Il faut aussi mettre de la qualité, il faut réfléchir à la formation des enseignants, il faut les préparer justement, pour tirer bénéfice de ces classes réduites. (…) Réduire la taille des classes sans agir sur la qualité de l’éducation et des enseignements, ça ne servirait à rien."