Des câbles métalliques, des morceaux de bois, des sacs plastique, des tuyaux… Vieux d'au moins 30 ans. C'est ce qu'on découvert, en mai 2016, des ouvriers qui travaillaient sur le chantier de l'EPR de Flamanville, dans la Manche, révèle Le Parisien lundi. Ces déchets, qui datent de l'époque de la construction des deux premiers réacteurs, entre 1978 et 1986, seraient "non dangereux", selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Or, ils auraient dû être répertoriés et traités… Ce qui n'a pas été fait.
"Gérés de façon inappropriée". Avertie, l'ASN a cherché à enquêter. Dans une lettre de suivi, que Le Parisien s'est procurée, elle conclut : "L'organisation définie et mise en œuvre sur le site de l'EPR de Flamanville pour la préservation de l'environnement apparaît perfectible". Pire, selon Hélène Héron, la chef de la division de Caen à l'ASN, interrogée par le quotidien, "il est clair que les travaux à l'époque des chantiers de Flamanville 1 et 2 ont été gérés de façon inappropriée". Des ouvriers et des responsables de chantier qui travaillaient à l'époque sur le site vont être prochainement interrogés.
Selon Hélène Braco, si EDF a bien "pris des mesures pour évacuer ces déchets vers les filières autorisées (…), de nouvelles fouilles ont montré que le volume à extraire était finalement largement supérieur aux estimations de départ". EDF a jusqu'au 23 juillet pour apporter les preuves que la dépollution est bien en cours sur le site, et que les déchets ont été enfouis avant l'introduction des combustibles dans les réacteurs.