La région Grand Est, le département du Haut-Rhin et la ville de Fessenheim devaient déposer mercredi un recours devant le Conseil d'Etat contre la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, a-t-on appris auprès du président du Conseil départemental.
Les trois collectivités, ainsi que la communauté de communes du pays de Rhin-Brisach, dont fait partie Fessenheim, entendent ainsi contester le décret actant la fermeture de la doyenne des centrales française pris in extremis par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal le 9 avril, avant la fin du quinquennat de François Hollande.
Un décret qui n'a "aucune base juridique". Ce décret prévoit que "l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim (...) est abrogée", mais précise toutefois que cette abrogation sera effective "à compter de la date de mise en service de l'EPR de Flamanville", censée intervenir au plus tôt en 2019. Ce décret "n'a quasiment aucune base juridique" et "ne respecte pas le code de l'environnement", a expliqué le président (LR) du Haut-Rhin, Éric Straumann.
Les requérants soulignent notamment que la fermeture d'une centrale nucléaire implique une demande de l'exploitant, alors que "la délibération du conseil d'administration d'EDF ne constitue pas une demande d'abrogation", selon Éric Straumann.
Pas de proposition sur la reconversion du site. Le 6 avril, le conseil d'administration d'EDF, réuni dans une atmosphère très tendue, avait bien donné son accord pour qu'une demande d'abrogation d'exploiter la centrale soit transmise à l'Etat, mais avait précisé que cette demande ne devait être faite que "dans les six mois précédant" la mise en service de l'EPR de Flamanville.
"Aujourd'hui, tout le monde (les candidats à l'élection présidentielleEmmanuel Macron et Marine Le Pen, ndlr) est chez Whirpool pour trouver des solutions à la fermeture d'une usine américaine, et là, c'est l'Etat qui va décider de fermer une structure et on ne nous propose strictement rien comme compensation économique, pour la reconversion du site", a déploré Éric Straumann.
Promesse phare de la campagne de François Hollande en 2012, la fermeture de Fessenheim suscite de vives inquiétudes en Alsace, où la centrale représente quelque 2.000 emplois directs et indirects.