Des chiffres inquiétants. Des inspecteurs du travail sont agressés, physiquement ou verbalement, toutes les semaines en France, a indiqué mercredi la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet devant une commission parlementaire. "Depuis ma nomination, c'est un fait qui m'a marqué, il ne s'est pas passé une semaine sans que des inspecteurs du travail soient agressés physiquement, verbalement, lors de leurs inspections avec une forme d’accommodement et de tolérance dans l'opinion publique qui n'est absolument pas acceptable", a déclaré la ministre, auditionnée par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
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Une profession touchée
Durant le mouvement de protestation des agriculteurs en janvier, un sanglier avait été pendu devant un bâtiment de l'inspection du travail à Agen, provoquant un émoi dans la profession. Astrid Panosyan-Bouvet, qui répondait à une question de la députée du groupe Ecologiste et social Sophie Taillé-Polian dans le cadre de l'examen du budget 2025, a par ailleurs reconnu "une baisse du nombre d'inspecteurs du travail en service déconcentré depuis 2017" qu'elle a attribuée aux départs en retraite et au faible nombre de candidats aux concours. "Cette situation est en train de se redresser progressivement grâce à une très forte hausse des places aux concours, un très fort recours au détachement et des actions en matière d'attractivité du métier d'inspecteur", a détaillé la ministre.
"On est en train de se focaliser pour rattraper le retard qui a été pris", a-t-elle assuré. Selon un rapport de la Cour des comptes publié fin février, le nombre d'inspecteurs du travail a diminué de 16% entre 2015 et 2021. Une chute qui depuis, s'est poursuivie. Ils sont aujourd'hui 1.691 en équivalent temps plein, contre 1.748 deux ans auparavant (et 1.950 fin 2017), selon des données de la Direction générale du travail (DGT).