"J'ai visité une prison, là j'ai l'impression que c'est pire": lors d'une visite surprise samedi au centre de rétention administratif de Marseille, le député de la France insoumise Bastien Lachaud a dénoncé des conditions de détention des migrants jugées "inhumaines".
"C'est une situation humanitaire assez dramatique". "Certains n'ont pas accès aux soins alors qu'ils le devraient, d'autres ont faim ou froid", a rapporté le député de Seine-Saint-Denis, venu visiter les lieux dans le cadre d'un rapport à venir de la France insoumise (FI) sur les lieux de détention et privation des libertés. "C'est une situation humanitaire assez dramatique", a jugé Bastien Lachaud, estimant que le projet du gouvernement d'allonger à 90 jours la durée maximum de la rétention, contre 45 actuellement, "serait totalement inhumain".
Une soixantaine de personnes sont actuellement retenues dans le centre de rétention administrative du Canet à Marseille en attendant d'être fixées sur leur sort. A la fin des travaux dans un bâtiment prévu en décembre, leur nombre devrait atteindre 138. Pour le personnel, la situation déjà difficile s'annonce "impossible": "Cette semaine encore, on a dû annuler un rendez-vous à l'hôpital, faute d'effectifs policiers suffisants pour emmener le migrant", a déploré un membre du personnel, sous couvert d'anonymat.
Vers de nouveaux types d'hébergement ? En outre, le personnel soignant redoute que d'ici la fin de l'année, la hausse du nombre de personnes dans le centre de rétention complique le suivi médical des migrants dont certains souffrent de troubles sévères, y compris psychiatriques. Pour palier le manque de place et répondre à la demande, le gouvernement envisage la création de nouveaux types d'hébergement, notamment des centres d'assignation à résidence près des aéroports pour les demandeurs d'asile relevant du règlement Dublin.