Une vingtaine de militants écologistes d'Extinction Rebellion se sont introduits vendredi sur une piste de l'aéroport d'Orly qui vient de rouvrir après presque trois mois de fermeture en raison de l'épidémie de coronavirus, interrompant "brièvement" l'activité selon ADP. "Ils sont entrés par effraction sur une piste" en passant par une "clôture" située sur la commune de Wissous (Essonne), a précisé une source aéroportuaire. Quinze personnes ont été placées en garde à vue pour "entrées en zone réservée" et "dégradations" notamment, a ajouté une autre source aéroportuaire.
Des banderoles devant un avion
Selon les images diffusés sur le compte Twitter d'Extinction Rebellion, les militants qui réclament l'arrêt du trafic aérien qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre, ont installé des banderoles devant un avion présent sur la piste : "sauvons les vivants pas les avions" ou "15 milliards pour relancer la catastrophe". "Le gouvernement essaie de faire une opération de com' sur l'interdiction de quelques vols intérieurs mais - en même temps - il finance à coup de milliards d'argent public la relance de l'industrie aéronautique. Quelle est la logique ?", ont-ils dénoncé dans un communiqué sur cette opération baptisée "oiseau de feu".
Nous demandons au @gouvernementFR et à @ParisAeroport d'arrêter immédiatement les vols intérieurs pour des raisons de sécurité évidente : celle d'assurer notre survie sur terre.
— Extinction Rebellion France (@xrFrance) June 26, 2020
Nous devons remettre en cause nos modes de vie et faire des choix difficiles pour nous protéger.#Orlypic.twitter.com/WyBnjRHaLS
"Extinction Rebellion demande une politique courageuse pour lutter contre le changement climatique et l'effondrement de la biodiversité. Pas des mesures hypocrites ou lâches. Nous demandons la seule mesure qui s'impose : l'interdiction de TOUS les vols intérieurs. Maintenant !", ont-ils ajouté. "C'est un symbole de faire face à un avion, pour faire face à ce qui nous met en danger", a déclaré à l'AFP par téléphone Franck, un membre de l'organisation, assurant que les militants avaient prévenu la sécurité aérienne 20 minutes avant leur entrée dans l'enceinte de l'aéroport. Il s'est étonné du temps de réaction des forces de l'ordre à leur opération. "Nous nous attendions à une réaction plus rapide. Ça en dit long sur la sécurité, n'importe qui peut entrer", a-t-il dénoncé.
Le groupe ADP va porter plainte
Le groupe ADP a confirmé l'intrusion des militants, assurant qu'il porterait plainte. "L'exploitation aéroportuaire a été brièvement interrompue. Les opérations aériennes ont pu reprendre en toute sécurité sur les autres pistes de l'aéroport, en pleine coordination avec les services compétents de l'Etat", a-t-il indiqué.