Thalys : des portiques de sécurité dès le 20 décembre

Des policiers sur les quais du Thalys après l'attentat raté du 21 août dernier. © NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP
  • Copié
Pauline Jacot et Thibauld Mathieu , modifié à

Comme promis, des portiques de sécurité vont être installés pour contrôler l'accès aux Thalys à Paris et Lille. Mais de nombreuses questions demeurent sur le fonctionnement au quotidien.

Ségolène Royal l'avait promis : des portiques de sécurité vont être installés à Paris et Lille avant le 20 décembre, avant d'être étendus aux gares d'Amsterdam, Bruxelles et Cologne. L'annonce de la ministre de l'Ecologie avait pris de court ses homologues européens, pas franchement enthousiastes à cette idée, notamment car elle nécessite une organisation importante. Les mesures prévues ne concernent donc que la France pour le moment. En Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas, elles restent au stade de l'étude.

Renforcer la sécurité après les attentats. Le projet s'inscrit dans le cadre de la proposition de loi socialiste relative "à la prévention et à la lutte contre les atteintes graves à la sécurité publique, contre le terrorisme et contre la fraude dans les transports publics de voyageurs", qui passe aujourd'hui en commission. Elle avait été imaginée après l'attentat raté du Thalys le 21 août dernier, et reportée après les attentats du 13 novembre pour l'inscrire dans un projet de loi "global" préparé par le gouvernement. La question de la sécurité a donc naturellement pris le pas sur celle de la fraude.

Des délais très courts. Chez le constructeur qui a été sélectionné - HTDS, selon nos informations - on estime que le délai est très court, notamment parce qu’il faut préparer les quais, faire de la place pour installer ces portiques et installer tout l’équipement électrique. Les travaux d’installation vont donc commencer le 17 décembre, pour se terminer le 19, soit un jour avant la date annoncée.

Du personnel supplémentaire ? L’idée, c’est de faire comme pour l’Eurostar, c'est-à-dire installer un portique ou passent les passagers ainsi qu'une machine où les bagages sont passés aux rayons X. Il pourrait y avoir trois portiques par quai et un peu moins de portiques de détection de masse métallique, pour les valises. Pas sûr, donc, que cela suffise à éviter les longues files d'attente. En 20 minutes  il faudra en effet contrôler près de 1.000 passagers en heure de pointe. La question du personnel, notamment, va être cruciale. Il va falloir les recruter et les former. Car certains experts rappellent que les portiques, seuls, ne servent à rien. Il faut pouvoir interpréter les images. Pour cela, la SNCF devrait passer par des entreprises sous-traitantes.

5 millions d'euros par an. Par ailleurs, ces portiques ne détecteront que le métal, pas les explosifs. Sur ce point, les contrôles seront donc moins efficaces que dans les aéroports. D'autant plus que des experts affirment que certaines armes sont fabriquées en matériaux composites, ce qui veut dire qu'elles ne seraient pas détectables. En tout, la SNCF compte débourser 5 millions d’euros par an : entre 5.000 et 10.000 euros pour un portique passager, et entre 30.000 et 50.000 pour les bagages. Des mesures qui pourraient se ressentir sur le prix des billets.