Des routes construites grâce à la technique du bitume "cousu", plutôt qu'avec du goudron

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Alors que la transition énergétique est au coeur des préoccupations, le secteur routier manque lui d'alternatives au goudron et au bitume. Mais des ingénieurs du Laboratoire Fédéral suisse d'essai des Matériaux et de Recherche pourraient avoir trouvé une technique bien plus écologique pour construire nos routes.

Et si les routes n'étaient plus en goudron mais en fil ? Dans sa chronique L'innovation du jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une nouveauté qui pourrait bien changer notre façon de vivre. Ce lundi, il s'intéresse à un moyen original et surtout plus écologique de construire les routes. Il propose en effet de les tricoter avec du fil, plutôt que de les enrober de goudron.

Du tissage pour maintenir les pierres

"Pour ça, il faut imaginer un bras robotisé qui va commencer par étaler du fil selon un motif bien spécifique. Au fur et à mesure du tissage, on ajoute ensuite une fine couche de cailloux, et on tasse. Les fils vont alors s’entortiller autour des pierres et finir par les maintenir en place. C’est surprenant, mais on obtient une structure extrêmement stable et résistante.

L'avantage principal de cette pratique est bien sûr de se passer de goudron et de bitume, les dérivés du pétrole et du charbon, utilisés aujourd’hui pour coller les gravillons entre eux. Une innovation meilleure pour l’environnement donc, mais aussi plus confortable pour ceux qui posent la route puisqu’il n’y aura plus d’odeur, ni besoin de chauffer l’asphalte à haute température. On laissera simplement une machine le tricoter.

Une résistance d'une demi-tonne

Quant à la résistance de ce type de routes, les constructeurs assurent avoir déjà construit un trottoir avec cette méthode. Il résisterait visiblement à une charge d’une demi-tonne sans qu’aucun caillou ne bouge. Et l'autre avantage de tisser une route, c'est que celle-ci devient naturellement poreuse. L’eau va en effet s’infiltrer plutôt que de ruisseler. Les nids de poule se créant généralement parce que l’eau stagne dans les fissures et finit par geler, gonfler et par faire des crevasses.

On doit cette technique à des ingénieurs du Laboratoire Fédéral suisse d'essai des Matériaux et de Recherche. Et si elle a encore besoin d’être testée, notamment sur sa résistance sur le long terme avec beaucoup de trafic, c’est une alternative intéressante pour un secteur qui manque cruellement de solutions pour assurer sa transition énergétique."