Déserts médicaux à Paris : «Personne ne veut me prendre juste pour une visite»... La détresse des habitants du 18e

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Noé Chaillot / Crédits : Aline Morcillo / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Les zones rurales en France sont loin d’être les seules à souffrir d’un manque de médecins : 63% de la région Île-de-France est considéré comme un désert médical, d’après l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé). La situation est particulièrement critique dans l’est de Paris, dans les 18ᵉ et 19ᵉ arrondissements notamment où le centre médical Marie-Thérèse vient de fermer.

Paris n'est pas épargné par la pénurie de médecins . Dans les 18ᵉ et 19ᵉ arrondissement de la capitale, les médecins sont surchargés et de nombreux parisiens se retrouvent sans médecins et donc sans traitement. Une situation infernale à la fois pour les soignants et les patients. 

De longs mois d'attente

Habitante du 18ᵉ arrondissement, Mélissa est tombée, chez elle, dans les escaliers. Touchée aux cervicales, elle voulait prendre rendez-vous chez un médecin, mais sans succès. Elle a donc dû aller aux urgences. "Personne ne veut me prendre juste pour une visite ou seulement pour me faire une ordonnance", regrette-t-elle. Pour faire une IRM, il faut aller aux urgences où on peut passer parfois toute la nuit ou toute la journée. Et pourtant on est à Paris, on n'est pas dans un village perdu où il n'y a personne". 

Jeannie, 80 ans, souffre le martyre. Elle va enfin voir un médecin après trois mois d'attente. "J'ai très mal au dos actuellement, mais ça peut être grave quand même et je ne peux pas avoir de rendez-vous pour voir un docteur avant douze jours..."

"Dire non à quelqu'un, c'est une souffrance"

Les médecins généralistes qui exercent dans ce désert médical croulent sous les sollicitations. C'est le cas de Sabine Rozenblat, qui chaque jour, doit refuser une vingtaine de patients. "J'ai des demandes du type 'est-ce que vous pouvez me consulter ? Est-ce que vous pouvez voir mon conjoint ?' On est là pour donner des soins nécessaires au patient, et dire non à quelqu'un, c'est une souffrance", assure-t-elle au micro d'Europe 1. 

Le 18ᵉ arrondissement de ces Parisiens désespérés vient de devenir une ZIP (zone d'intervention prioritaire), où les médecins qui s'y installent vont pouvoir bénéficier d'aides financières de l'État.