Les déserts médicaux, ça touche aussi les animaux. En France, les vétérinaires spécialisés en milieu agricole sont de moins en moins nombreux et dans certaines régions, comme en Bretagne où les éleveurs ne savent plus comment faire pour vacciner leurs troupeaux. Trop de contraintes et moins de rentabilité par rapport à la pratique canine notamment… Résultat, certains éleveurs se retrouvent sans soigneurs pour leurs bêtes et ça pose de vrais problèmes. Exemple dans le Finistère.
Attention aux maladies
"Si votre appel concerne un bovin, veuillez composer le 2". Ce message d'accueil, Sten Le Gall l'entend tous les jours. Et cet éleveur de vaches a beau patienter, depuis le départ de son vétérinaire en octobre dernier, ses demandes de remplaçants restent vaines. Or, il y a urgence. "On a l'obligation de faire des prises de sang annuelles sur les troupeaux. La prochaine, c'est en avril. Si je n'ai pas cette prise de sang, je ne peux plus vendre de bêtes ! Et, le problème, c'est que si demain j'ai une urgence sur une bête, je n'ai aucune solution pour la soigner. J'ai eu un veau qu'il aurait fallu réhydrater, je n'ai pas réussi à le sauver. J'ai fait le tour des vétérinaires à 50 kilomètres à la ronde et tout le monde a refusé de prendre en charge mon exploitation", déplore-t-il au micro d'Europe 1.
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Et pour cause : les praticiens ruraux sont déjà surchargés car leur nombre ne cesse de chuter, avec une baisse de 30% en trois ans dans le Finistère. Une situation qui inquiète Philippe Henaff, président de l'Ordre des vétérinaires de Bretagne. "Dans le cadre de la santé publique, si le maillage vétérinaire continue à se distendre, ça va devenir catastrophique. Ce sera une porte ouverte à l'apparition de maladies. Cela peut être très embêtant", alerte-t-il. La France compte aujourd'hui 21.000 vétérinaires, mais seulement 6.500 en rural.