Un millier de migrants sont toujours "en errance" dans le nord de Paris à l'approche de l'hiver et doivent faire l'objet d'une "mise à l'abri immédiate, digne et inconditionnelle", ont exhorté jeudi les associations Médecins du monde et Médecins sans frontières. "Environ 1.000 migrants sont encore aujourd'hui en errance dans les rues de Paris, dispersés dans le nord-est parisien et le département de la Seine-Saint-Denis", estiment les deux associations dans un communiqué commun.
Une santé détériorée. "Constamment délogés et harcelés la nuit par les forces de l'ordre, les migrants sont obligés de se cacher pour dormir, souvent sans duvet, sans couverture, sans tente", déplorent les associations. "Invisibles aux yeux de la population locale, isolés dans les rues de Paris, les migrants ont un accès aux soins et aux services de base de plus en plus compliqué. Dans ces conditions, avec la période hivernale et sans possibilité d'hébergement, leur état de santé ne peut que s'aggraver", ajoutent-elles, pointant notamment un risque de hausse des cas de gale.
"Une mise à l'abri immédiate". Elles fustigent la politique de l'État qui "cherche à faire disparaître les migrants et nie leurs besoins, au lieu de poser un cadre d'accueil digne et respectueux des personnes", et réclament "une mise à l'abri immédiate, digne et inconditionnelle des personnes (...) ainsi que la fin du harcèlement policier sur les migrants". "Il faut que les pouvoirs publics agissent et au plus vite", affirme dans le texte
Près de la Porte de la Chapelle, #Paris, des conditions d'hygiène déplorables pour les #migrants. pic.twitter.com/QOA6XDTD2B
— MSF France (@MSF_france) 16 novembre 2017
Après avoir procédé à 35 évacuations de campements de migrants précaires et insalubres en deux ans, les autorités d’Île-de-France ont ouvert il y a un an porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, un centre d'accueil humanitaire d'une capacité de 400 lits qui a très vite été saturé. Cette saturation avait conduit à la formation d'un nouveau campement aux portes du site, évacué à plusieurs reprises dont la dernière fois cet été. Les migrants sont toutefois restés aux alentours, mais désormais disséminés dans des campements plus discrets.