Deux hommes de 32 et 47 ans ont été condamnés jeudi à quinze mois de prison dont huit mois ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir agressé la fille de Marine Le Pen à la sortie d'un bar en octobre.
La jeune fille de 19 ans, ainsi que son cousin âgé de 18 ans, ont été agressés le 5 octobre à la fin d'une soirée étudiante organisée dans un bar qui est aussi un bowling, à deux pas de la préfecture. L'enquête n'a montré aucun lien entre cette agression et l'identité de la fille de la présidente du Rassemblement national (RN). Les deux prévenus, condamnés pour violences volontaires en réunion et en état d'ivresse, ont toujours nié toute implication.
La jeune fille a eu le nez cassé. Ce soir-là, vers 2h20 du matin, le jeune homme a expliqué avoir aperçu sa cousine avec deux hommes qui lui "touchaient le dos", alors qu'ils s'apprêtaient à rentrer. Il est alors intervenu pour l'éloigner quand il a reçu un coup de poing, alors qu'elle était rouée de coups. La jeune fille, qui a eu le nez cassé, s'est vu prescrire cinq puis quinze jours d'incapacité temporaire de travail (ITT), lui trois jours. Les deux suspects, très alcoolisés, ont été interpellés 20 minutes plus tard dans une rue voisine.
"Une ambiance de saloon". À la barre, ils ont raconté une soirée arrosée à Paris puis à Nanterre, où ils ont dit avoir bu une bière à la terrasse du bar concerné puis avoir quitté les lieux au moment où une "très grosse rixe" éclatait. "C'était une ambiance de saloon, ça se battait de partout", a résumé le plus âgé. "Moi j'évite les problèmes. Dès que ça tourne au vinaigre, je pars." "Ce n'est pas une rixe, c'est une agression gratuite de deux petits jeunes par deux personnes plus âgées", a estimé la procureure, requérant 18 mois de prison dont 9 ferme contre l'un, 12 mois dont 6 ferme contre l'autre.
La défense se laisse le temps de la réflexion pour faire appel. Un témoin a reconnu les deux hommes "sans l'ombre d'un doute", a souligné Me Alexandre Varaut pour les parties civiles, dépeignant un "déchaînement de violence" contre ses clients. Relevant les "contradictions" dans les déclarations des victimes et des témoins, Fabien Arakelian, l'avocat d'un des prévenus, a critiqué une enquête "ni faite ni à faire", plaidant la relaxe : "Il y a, à tout le moins, un doute, il doit leur profiter". La défense a indiqué réfléchir à l'opportunité de faire appel.