Deux lycéennes voilées ont saisi le Défenseur des droits après avoir avoir fait l'objet selon elles de contrôles anti-fraude "humiliants" lors d'épreuves du baccalauréat en juin à Paris, a-t-on appris mardi auprès du Défenseur des droits. "Nous avons été saisis et nous allons désormais instruire le dossier", a indiqué une porte-parole de Jacques Toubon.
Une "fouille corporelle". Le 19 juin, une lycéenne de Première ES prénommée Randa avait affirmé sur Twitter avoir fait l'objet, avec d'autres camarades, d'une "fouille corporelle" avant de passer les épreuves de français et de sciences du baccalauréat au lycée Victor Hugo à Paris. Scolarisée dans le lycée privé hors contrat Méo High School "qui (lui) permet de garder (son) voile", elle écrivait que le personnel encadrant les épreuves avait demandé à plusieurs jeunes filles voilées de "retirer les voiles, détacher les cheveux et les secouer, retirer les gilets, soulever les robes pour vérifier les jambes et les fesses et vérification de la taille alors que je portais un pantalon". "Nous sortir de la salle d'examen devant toute la classe (...) est humiliant" et "déstabilisant" avant l'épreuve, écrivait-elle, ajoutant que "personne d'autre n'a été fouillé malgré gilet, veste, cheveux attachés, sarouel et robe".
Un épisode démenti. Cet épisode, médiatisé quelques jours plus tard par le site Buzzfeed, est démenti par le rectorat de Paris. "Il n'y a pas eu de fouille physique", a affirmé une porte-parole. "Il y a eu un contrôle comme on le fait systématiquement" pour éviter les fraudes, a-t-elle ajouté, précisant qu'"on leur a demandé de retirer leur foulard pour vérifier qu'il n'y avait pas un portable caché". Une circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les établissements scolaires publics permet aux élèves non scolarisés dans des établissements publics de conserver des signes religieux pour passer leurs examens. Mais ces derniers "doivent se soumettre aux règles d'organisation de l'examen qui visent notamment à garantir le respect de l'ordre et de la sécurité, à permettre la vérification de l'identité des candidats ou à prévenir les risques de fraudes".