"Le rocher de Tévennec était considéré par les Celtes comme le lieu où l'Ankou (personnage symbolisant la mort en Bretagne, ndlr) séjournait pour rassembler les âmes perdues pendant les naufrages", sourit Marc Pointud. Il en fallait plus pour décourager le président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises, qui vient de passer deux mois seul dans une petite maison de phare, qu'il avait rejoint en hélicoptère. L'aventurier est revenu sur cette expérience, vendredi, sur Europe 1.
"J'ai assaini la maison". "C'était une grande retraite, à six kilomètres de la côte", raconte Marc Pointud. "Quand il y avait du mauvais temps, les vagues passaient parfois au-dessus de la maison", poursuit-il. Le marin insiste également sur la noblesse du métier de gardien de phare, qui se fait de plus en plus rare. "La première résidence au bord de la mer qui n'est pas ouverte, au bout d'un an, elle s'abîme déjà. Alors imaginez un phare non gardienné pendant des dizaines d'années ! Pendant mon séjour, en ouvrant régulièrement les portes, j'ai assaini la maison", assure-t-il.
Appel à Le Drian. But de l'opération : médiatiser la cause du patrimoine des phares en mer, "dont l'un des emblèmes principaux est le phare de Tévennec". Pour restaurer ce phare, Marc Pointud estime qu'il faudrait réunir aux alentours de 200.000 euros. Ce passionné en appelle à Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne, "qui aime bien le patrimoine des phares". "N'importe quel rond-point coûte 200.000 ou 300.000 euros, c'est bien qu'on a de l'argent", souligne-t-il. "Nous sommes la deuxième puissance maritime du monde : il est temps que la France se tourne un peu vers la mer !"