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Florin Hossu (à Fort de France)
L'île de la Martinique est secouée par des affrontements et des pillages ces derniers jours, sur fond de protestation contre la vie cher dans ce département d'Outre-mer. Face aux tensions, le préfet a décidé de mettre en place un couvre-feu jusqu'à lundi. Une décision qui impacte durement les commerces et les riverains.

Face aux prix trop élevés de la vie, certains Martiniquais manifestent. Depuis le début de la semaine, plusieurs manifestations ont eu lieu sur l'île, parfois émaillées de violences. Et alors qu'au moins onze policiers et trois délinquants ont été blessés, les autorités ont décrété un couvre-feu depuis jeudi soir. Une nouvelle qui pénalise les commerçants et les habitants. 

Dès l'arrivée sur le parking de la pizzeria que tient Tristan à Fort-de-France, difficile de ne pas remarquer l'impact de ce couvre-feu pour le commerce. "Il y a une baisse de la fréquentation. La preuve ce soir est très bien qu'il nous reste encore plein de tables qui sont disponibles alors que d'habitude, on est complètement full", regrette-t-il au micro d'Europe 1.

"On ne va pas n'importe où"

Et même une fois le service terminé, la sécurité de son personnel préoccupe aussi le jeune manager. "Bien sûr qu'on a peur quand on va rentrer chez nous.. On se demande si on ne va pas avoir de soucis sur les barrages. Est-ce que moi, quand je vais fermer le restaurant, est-ce que je ne vais pas avoir des gens qui m'attendent pour prendre le coffre-fort ou quelque chose comme ça ?", s'inquiète Tristan. 

Ce sentiment est aussi partagé au sein de la population, comme Jérémy. Lui est venu chercher des boissons dans un magasin situé là aussi en zone de couvre-feu. "On ne va pas n'importe où. On fait attention au niveau des barrages. C'est vrai qu'on ne peut pas se permettre d'avoir une liberté de circulation comme quand il n'y a pas de barrages ou de manifestations", explique le client. 

Des travailleurs de nuit également impactés

Les travailleurs de nuit sont également impactés notamment avec l'absence de transports en commun à cause des barrages. "Je ne peux pas me rendre au travail", regrette Céline. "C'est assez compliqué, je suis obligé de me débrouiller par moi-même", poursuit-elle. Mais il faudra tenir encore quelques jours avec cette situation. Le couvre-feu devrait durer au moins jusqu'à lundi soir en Martinique.