Alors que les bars et les restaurants vont rouvrir mardi, les discothèques restent pour l’instant fermées jusqu’à nouvel ordre. Patrick Malvaës, président du syndicat national des discothèques et des lieux de loisirs, a dressé un sombre constat des perspectives des établissements de nuit, lundi soir dans l'interview éco sur Europe 1.
"Cette crise est dramatique pour le secteur, on n’a même pas de perspective. Le Premier ministre a rouvert les restaurants et les cafés, mais les discothèques ont été renvoyées à la fin du mois de juin. On ne sait pas si la reprise sera lors de la fête de la musique ou plus tard. En attendant, le secteur le vit très mal", a alerté Patrick Malvaës.
"Le secteur était déjà en crise"
La pandémie de coronavirus a, de fait, amplifié la crise que connaissent les discothèques, dont beaucoup ont fermé ces dernières années. "C’est la nuit noire au sens propre et figuré. Le secteur était déjà en crise depuis des années. Il y a 1.600 établissements en France, si on compte les cabarets et bars à ambiance musicale il y en a le double", a estimé Patrick Malvaës.
Autre difficulté majeure pour le secteur : le respect des mesures sanitaires qui semblent, a priori, très difficiles à faire respecter dans ces établissements. "Ce sont des lieux de rencontres et confinés, ce que le Covid interdit. On se dit qu’on sera les derniers à rouvrir. Cette absence de visibilité est un gros problème. Et si on rouvre, on se demande dans quelles conditions on pourra le faire", souligne le président du syndicat national des discothèques et des lieux de loisirs.
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"Une clientèle masquée n'est pas possible tous les soirs"
"Une clientèle masquée n’est pas possible tous les soirs, on ne peut pas faire une soirée masquée chaque jour. On se retrouvera dans des lieux avec quatre fois moins de monde, avec pas d’ambiance. On se demande si ça vaudra le coup de rouvrir", estime-t-il.
"Pour les députés, on n’est pas une priorité. On représente un milliard d’euros, ce qui est une broutille parmi les sommes en jeu. On est en train de voir ce qu’on peut mettre en place, mais il vaut mieux y aller doucement et sereinement plutôt que de faire des protocoles trop vite et inapplicables", a conclu Patrick Malvaës.