Cela n'a pas suffi. Trois jours avant l'ouverture de la 60e édition du Salon de l'agriculture, le Premier ministre Gabriel Attal a pris la parole ce mercredi matin pour présenter de nouvelles mesures aux agriculteurs. Le syndicat agricole majoritaire FNSEA a salué mercredi "des avancées certaines" et "la reconnaissance" de l'importance de l'agriculture depuis le début de la crise mais attend toujours "un calendrier clair" du gouvernement.
L'agriculture placé "au rang des intérêts fondamentaux" de la France
"Il y a eu des avancées certaines, mais on attend toujours un calendrier clair, sur le plan élevage par exemple", a déclaré à l'AFP Yohann Barbe, porte-parole de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Le Premier ministre a placé l'agriculture "au rang des intérêts fondamentaux" de la France au même titre que sa sécurité ou sa défense, réaffirmant que "l'objectif de souveraineté agricole et alimentaire" serait inscrit "noir sur blanc" dans le futur projet de loi d'orientation agricole.
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"Il a clairement fixé un cap, mais il faut que cela se traduise (...) Le projet de loi d'orientation ne cesse d'être modifié, on ne sait pas trop où on en est. On veut des orientations claires : comment va se traduire la souveraineté dans les installations, les transmissions de fermes ?", a déclaré Yohann Barbe. "On attend des annonces claires du président de la République au Salon de l'agriculture", a-t-il ajouté.
"Les échéances sont trop lointaines"
Sur les contraintes européennes, "on sent une volonté, mais les échéances sont trop lointaines", notamment sur les obligations concernant les prairies, a-t-il ajouté, attendant de la France qu'elle soit plus active et plus ferme dans ses échanges avec Bruxelles.
À Nancy, où des agriculteurs se sont réunis pour manifester ce mercredi, les annonces d'Attal à propos de la souveraineté alimentaire, que le chef du gouvernement a promis d'inscrire dans la loi, n'ont pas non plus convaincu. "La souveraineté alimentaire, on l'a perdu en signant des accords de libre échange avec tout le monde", peste, au micro d'Europe 1, Régis Chaplier, agriculteur en Meurthe-et-Moselle.
Pour Thibault Florent, céréalier dans l'Aube, c'est le renforcement des contrôles au sein des entreprises de l'agroalimentaire qu'il considère comme un coup d'épée dans l'eau. "Il y en a qui ont été contrôlés, mais, pour l'instant, c'est une tape sur la main. Si c'est un rappel à l'ordre comme pour certains délinquants, à quoi cela servira ? Ils recommencent et c'est fini". Les agriculteurs ne comptent pas relâcher la pression et prévoient d'autres actions dans les semaines à venir.