Bâton à la main et baskets aux pieds, une vingtaine de personnes déblayent samedi les abords d'un chemin dans une gravière, près de Schiltigheim, la petite commune de la banlieue de Strasbourg où Sophie Le Tan, 20 ans, a disparu il y a deux semaines. Comme jeudi, ils sont venus spontanément pour tenter de retrouver sa trace, par "solidarité".
"Soulever les buissons". "C'est pour aider la famille, et pour se soutenir même si je ne la connais pas du tout", explique Francine. "C'est très important d'être soudés parce que personne n'est à l'abri : ça peut arriver à n'importe qui et on serait bien contents d'avoir de l'aide aussi", estime-t-elle. À côté, Francky a de la boue jusqu'aux mollets et détaille sa méthode : "on essaie de voir les recoins, de soulever les buissons, de trouver le moindre petit indice qui pourrait nous dire : 'voilà, ça peut être là'."
"On a voulu bien faire". Pas de quadrillage précis, pas de policier : les recherches, spontanées, sont un peu désorganisées. "On a voulu bien faire mais on s'est un peu dispersés", reconnaît Myriam, qui a retrouvé le groupe après s'être perdue. "Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas beaucoup de monde, mais c'est très grand et tout le monde cherche partout."
Aider les enquêteurs. Une autre battue a lieu simultanément, samedi, dans une autre commune voisine de Schiltigheim, le long d'une voie ferrée. Objectif : aider la cinquantaine d'enquêteurs mobilisés à orienter leurs investigations alors que le principal suspect, chez qui des traces de sang correspondant à l'ADN de Sophie ont été retrouvées, reste muet. Déjà condamné pour viols, l'homme est mis en examen et écroué depuis lundi, pour enlèvement, séquestration et assassinat.