Dix hommes ont été interpellés et placés en garde à vue lundi matin à Nice et un onzième vendredi à Nantes dans l'enquête sur l'attentat de Nice le 14 juillet dernier, soupçonnés d'avoir aidé l'auteur de l'attaque à se procurer des armes, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Dix interpellations ont été effectuées par la direction centrale de la police judiciaire "dans plusieurs quartiers de Nice" lundi entre 6h et 13h, "sur commission rogatoire du juge d'instruction parisien en charge de l'enquête antiterroriste", a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information de la chaîne LCI. Une onzième interpellation avait eu lieu dès vendredi à Nantes, a précisé quant à elle une source judiciaire.
Des ressortissants de pays de l'Est. "Il s'agit de la filière logistique, de gens qui auraient pu aider à commettre l'attentat" a précisé cette source. Les investigations portent notamment sur le "volet armes" du dossier. Parmi les personnes interpellées figurent notamment des Albanais, à l'instar du couple Artan Henaj et Enkeledja Zace, tous deux mis en examen et placés en détention provisoire en juillet, soupçonnés d'avoir participé à la fourniture du pistolet avec lequel l'auteur de l'attentat, le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel, a tiré sur des policiers avant d'être tué. Toutes ont été placées en garde à vue pour 96 heures.
Des délinquants de droit commun. "Ce sont des gens qui étaient en relation avec ceux arrêtés en juillet dans le cadre de la fourniture des armes pour l'auteur de l'attentat, un pistolet et un fusil d'assaut. On essaye de tirer tous les fils de l'enquête. Le Nantais habitait Nice auparavant", a précisé la source proche du dossier. "Ils n'ont pas forcément eu connaissance de l'attentat, mais ils font partie du milieu délictuel de droit commun, notamment des filières d'approvisionnement en armes. On essaie de remonter les réseaux et là, on est un cran au-dessus", a-t-on ajouté de même source.
Six personnes mises en examen. Au total, six personnes ont jusqu'à présent été mises en examen et écrouées dans l'enquête sur l'attentat commis par Mohamed Lahouaiej Bouhlel. À ce stade, leurs auditions révèlent de nombreuses contradictions, mais aucun élément de l'enquête ne démontre avec certitude que ces personnes -cinq hommes et une femme inconnus des services antiterroristes- avaient connaissance de son projet. L'un de ces mis en examen, un Franco-Tunisien de 21 ans, vendeur de cocaïne et connu pour de petits larcins, a notamment reconnu avoir servi d'intermédiaire pour fournir le pistolet utilisé le soir de l'attentat par Mohamed Lahouaiej Bouhlel chez Artan Henaj et Enkeledja Zace moyennant 1.400 euros.
D'autres sont soupçonnés d'avoir pu influencer l'auteur de l'attentat ou de l'avoir accompagné lors de repérages sur la Promenade des Anglais au volant du camion qu'il utilisera le 14 juillet. Huit autres personnes de l'entourage du tueur avaient été interpellées en septembre, avant d'être remises en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles dans le cadre de cette enquête.