Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines de prison parfois lourdes, certaines assorties du sursis, et une relaxe, au procès d'une filière djihadiste niçoise vers la Syrie inspirée par l'un des plus célèbres recruteurs français, Oumar Diaby.
Des sanctions "personnalisées". Le président, disant son souci de "personnaliser" les sanctions, a condamné Ali A. et Luck M. aux peines les plus lourdes, respectivement six ans et huit ans de prison, un peu en dessous des réquisitions. Il a souligné la "détermination certaine" de ces jeunes gens, qui ont passé plusieurs mois en Syrie en 2013 et 2014. Deux autres, Cédric B. et David A., ont été condamnés à quatre ans de prison dont deux avec sursis assorti de conditions strictes pour avoir tenté de les rejoindre. Le tribunal a condamné par ailleurs Magomed B. à trois ans de prison dont un avec sursis assorti de conditions strictes pour avoir aidé une jeune fille à préparer son départ pour faire le djihad en Syrie.
Tous inscrits au FIJAIT. Le président a souligné que toutes ces peines assorties du sursis étaient aménageables, sans que cela soit "un droit", mais une possibilité qu'il leur faudrait discuter avec un juge d'application des peines. Enfin, le tribunal a relaxé Rouslan B., qui était poursuivi pour les mêmes faits que son frère. Tous seront par ailleurs inscrits au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (FIJAIT): ce n'est pas une "peine supplémentaire", mais une "garantie" qui "ne fait pas de mal", a estimé le président, dans un contexte de menace terroriste élevé en France.