Doliprane : la grève se poursuit à Lisieux et reste suspendue à Compiègne

La grève contre la cession des sites de production du Doliprane en France est reconduite mardi à Lisieux. © LOU BENOIST / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : LOU BENOIST / AFP

Le Doliprane, médicament le plus vendu en France, va pouvoir passer sous contrôle du fonds d'investissement américain CD&R. Une cession qui a provoqué la grève des sites de production en France. Ce mardi, elle a été reconduite à Lisieux mais suspendue à Compiègne, alors que d’autres sites ont rejoint le mouvement.

La grève contre la cession des sites de production du Doliprane en France est reconduite mardi à Lisieux mais suspendue à Compiègne, alors que d'autres sites ont rejoint le mouvement, a-t-on appris des syndicats. Le Doliprane, médicament le plus vendu en France, va pouvoir passer sous contrôle du fonds d'investissement américain CD&R : le groupe pharmaceutique Sanofi a formalisé lundi son choix de lui céder 50% de sa filiale Opella qui produit l'antalgique.

"La grève est reconduite aujourd'hui (mardi) suite au vote des salariés, car nous n'avons pas d'éléments complémentaires et les réponses apportées ces derniers jours" concernant la sauvegarde de l'emploi et de la production sur le territoire français "ne sont pas satisfaisantes", a déclaré à l'AFP Johann Nicolas, délégué CGT Opella du site de Lisieux (Calvados), en grève depuis jeudi. "On fera la même demain, nous aurons la visite d'Olivier Faure sur le site", a ajouté le syndicaliste de ce site dédié à la production du Doliprane qui compte 250 emplois, précisant que "d'autres sites Sanofi sont en grève aujourd'hui en soutien, Ambarès, Sisteron, Aramon et Maisons-Alfort".

Vers une grève plus importante ?

A Compiègne (Oise), une assemblée générale s'est déroulée mardi matin, d'après Adil Bensetra, coordinateur adjoint CFDT de Sanofi Compiègne, et une autre a lieu dans l'après-midi. Pour l'instant, "nous n'allons pas reconduire la mobilisation", a-t-il expliqué, avant de prévenir que "dès la semaine prochaine, nous allons entamer les négociations et si ça ne se passe pas bien, s'il y a une perte des acquis sociaux, il y a aura une nouvelle mobilisation". Adil Bensetra estime qu'elle sera bien plus importante si c'est le cas parce que ça concernera "tous les salariés", affichant l'objectif de 250 grévistes.

Ce projet de cession suscite une vive émotion au sein de l'opinion publique et de la classe politique parce qu'il concerne un médicament de base utilisé par un grand nombre de Français pour soulager la douleur et la fièvre. La banque publique d'investissement Bpifrance va participer au capital de cette entreprise à hauteur "de 1 à 2%", soit "entre 100 et 150 millions d'euros", selon son directeur général Nicolas Dufourcq. L'accord tripartite entre l'Etat, Sanofi et CD&R, annoncé dimanche soir par le gouvernement, comprend "la pérennité des sites de production de Lisieux et Compiègne", le maintien du siège et des activités de recherche et développement en France, la protection de l'emploi. La finalisation de la transaction est prévue au plus tôt au deuxième trimestre 2025.