Audrey Kermalvezen, 35 ans, est née grâce à un don de sperme. La jeune femme se bat depuis plusieurs mois pour que l’anonymat, prévu dans la loi, de son géniteur, soit levé. Notamment pour savoir si son mari, lui aussi conçu dans les mêmes conditions, ne serait pas son demi-frère génétique. Le Conseil d’Etat étudie sa demande mercredi, et Audrey espère que l’instance réclamera au moins une adaptation de la loi.
"Nous avons pris le risque d’avoir un enfant". "Jusqu’à présent, la justice refuse de me dire si mon frère et moi nous avons été conçus avec le même donneur, et elle a refusé de dire si mon mari et moi nous avons été conçu avec le même donneur", explique la jeune femme à Europe 1. "Nous avons pris le risque d’avoir un enfant. C’est quelque chose qui nous a angoissés toute ma grossesse", poursuit Audrey.
"On cherche simplement à savoir d’où on vient". Pour autant, la jeune femme est très claire, elle ne cherche pas un nouveau père, elle en a déjà un. "On cherche simplement à savoir d’où on vient. Par exemple la taille de nos géniteurs respectifs. Ça nous permettrait tout simplement de savoir si c’est la même personne ou pas, pour écarter un risque de consanguinité", assure la jeune femme.
"Le droit de savoir à qui elle doit d’être née". Parmi les freins à la communication de ces informations, il y a la crainte que le nombre de donneurs de sperme baisse. "Faux problème", répond Audrey, en s’appuyant sur les exemples d’autres pays européens. La jeune femme ira jusqu’à la Cour européenne des Droits de l’Homme, pour obtenir, dit-elle, "le droit de savoir à qui (elle) doit d’être née".