En "grève du zèle" depuis plus de dix jours pour réclamer plus de moyens à l'approche du Brexit, les douaniers vont continuer leur mouvement social après avoir rejeté une seconde proposition de sortie de crise du gouvernement, ont affirmé plusieurs syndicats vendredi.
"Les collègues prennent très mal (la proposition), ils ont eu la sensation que le ministre les mettait devant un ultimatum", a souligné Jean-Marc Jame, secrétaire national de la CFDT-Douanes, 1er syndicat dans cette administration.
"L'impression que l'on a c'est que le ministre (Gérald Darmanin, ndlr) n'a pas apprécié que les agents rejettent sa première proposition (...) On espère sincèrement que les choses vont s'améliorer, on ne demande pas la lune", a-t-il ajouté.
La seconde proposition "en retrait" par rapport à la première. Pour Vincent Thomazo, secrétaire général d'Unsa-Douanes, "la quasi-totalité (des agents) a considéré la seconde proposition comme en retrait par rapport à la première, ce qui est inacceptable pour eux". "L'intersyndicale a toujours exprimé sa volonté de trouver une solution mais le blocage vient de la partie gouvernementale", a assuré de son côté Morvan Burel, co-secrétaire général de Solidaires-Douanes, disant attendre "une proposition plus ambitieuse".
Le gouvernement a proposé dans un premier temps une augmentation de 55 euros net pour tous les agents, soit une enveloppe de 14 millions d'euros, une proposition rejetée par les syndicats comme insuffisante. Il a ensuite proposé 50 euros, mais avec un relèvement du taux des heures de nuit.
Les négociations doivent continuer sur les conditions de travail. Selon la CFDT-Douanes, les négociations avec la direction générale doivent continuer dans les prochaines semaines, mais seulement sur les conditions de travail : "Sur le volet salarial, le directeur général nous a fait comprendre que la négociation était finie". La "grève du zèle" des agents s'est traduite par un renforcement des contrôles aux frontières depuis le 4 mars.
La circulation perturbée. A Calais, la circulation était encore très perturbée vendredi à la mi-journée: sur l'A16, en arrivant de Dunkerque, les files d'attente de poids lourds se sont étalées sur 13 kilomètres. Au niveau du tunnel, les rampes d'accès ont été saturées dans les deux sens, sur environ 2 km. Ces bouchons ont également débordé de 2 km sur l'A16, là-aussi dans les deux sens. Le port n'a en revanche pas connu de problème d'accès grâce à ses parkings sécurisés qui permettent de réguler le trafic.