La Région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR), a adopté jeudi le principe controversé de financer des tests salivaires de dépistage de drogue et des éthylotests pour les lycéens franciliens. Une décision approuvée par Marie-Laure Harel, conseillère LR de Paris. "Je suis pour", a t-elle déclaré lundi sur Europe 1. "Je suis pour les lycées et les collèges sans drogue."
Endiguer une consommation galopante. Selon Marie-Laure Harel, ces tests salivaires n'ont pas pour but de "punir" mais "d'avoir des statistiques globales pour prendre l'ampleur du phénomène et prendre des mesures". "Ce que propose Valérie Pécresse, c'est un plan très complet qui permet de sortir les jeunes de l'addiction. Il y a du diagnostic, de la prévention, de la protection et des soins pour les jeunes considérés comme addicts." La conseillère de Paris estime que cette initiative permettra de lutter contre la consommation de drogue chez les jeunes. "Un rapport de l'Éducation Nationale a mesuré la consommation de stupéfiants dans les collèges et les lycées : elle a doublé en quatre ans", a t-elle pointé. "Les consommations arrivent de plus en plus jeune, 13 ans en moyenne pour la première fois. Les jeunes consomment aussi des drogues de plus en plus dures."
"Société de flicage". À l'inverse, Mathias Leboeuf, journaliste et philosophe, ne "voit pas l'intérêt" d'instaurer de tels tests. "C'est une mesure relativement difficile à mettre en place et je ne vois pas en quoi elle est préventive", a t-il déclaré sur Europe 1. "Valérie Pécresse se substitue aux autorités judiciaires et policières, c'est politiquement grave." En outre, selon lui, l'initiative est symptomatique d'une "société de flicage" qui se met en place. "On va être contrôlé sur tout et n'importe quoi."