Après Paris et Strasbourg, Marseille envisage d'ouvrir prochainement une salle de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), a-t-on appris mercredi auprès de l'adjoint au maire de la cité phocéenne chargé de la Santé.
"Le cahier des charges (de la SCMR marseillaise) devrait être envoyé fin avril ou début mai à la Mildeca (Mission Interministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives) et je souhaite que le projet soit bien engagé en septembre", a expliqué Patrick Padovani.
"Cet outil a fait ses preuves". Il s'exprimait en marge d'un colloque sur le bilan et les perspectives en Europe de ces salles parfois appelées "salles de shoot", organisé au Parlement européen à Strasbourg. "Cet outil de réduction des risques a fait ses preuves partout dans le monde", a souligné M. Padovani, précisant que le maire Jean-Claude Gaudin (LR) soutenait l'ouverture d'une SCMR à condition qu'elle s'installe en milieu hospitalier.
La loi Santé adoptée en décembre 2015 a autorisé l'expérimentation des SCMR pendant une période de six ans, à partir de l'ouverture de la première salle française. Deux salles ont ouvert leurs portes à l'automne 2016, d'abord à Paris, dans le quartier de la gare du Nord, puis à Strasbourg.
"Il nous faut poursuivre le développement des SCMR", un "dispositif encore jeune et fragile", a souligné lors du colloque strasbourgeois le Dr Nicolas Prisse, président de la Mildeca.
Plus d'une centaine de salles dans le monde. La première SCMR a ouvert en 1986 en Suisse. Il existe aujourd'hui plus d'une centaine de salles de ce type dans le monde, qui permettent aux toxicomanes de consommer leur drogue dans un environnement sécurisé et propre, avec du matériel stérile, en présence de personnel médical.