Drôme : les agriculteurs, en colère, «baladent» les panneaux des communes

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Jean-Luc Boujon , modifié à

Ce week-end, les panneaux de certaines communes de la Drôme ont été intervertis, près de Tain l'Hermitage. Une manière pour le monde paysan d'exprimer, pour l'instant pacifiquement, son mécontentement face aux promesses faites par le gouvernement en janvier dernier et toujours pas tenues selon les agriculteurs. Europe 1 s'est rendue dans le village de Larnage dans la Drôme.

Lorsque les automobilistes arrivent à Larnage, ils ont de quoi être perturbés. En effet, le panneau à l'entrée de la commune affiche un autre nom que celui du village. "On a démonté les panneaux sur 13 communes. Et on a échangé les noms. Donc maintenant Larnage s'appelle Chantemerle-les-Blés, Chantemerle-les-Blés s'appelle Larnage, Pont de l'Isère s'appelle Chanos-Curson... Donc, on a vraiment baladé les communes sur le territoire, comme le gouvernement nous balade", indique à Europe 1, un agriculteur en colère .

Un ras-le-bol palpable chez Jean-Philippe Banc, producteur de fruits et de légumes, et chez tous les agriculteurs de la Drôme... "Tenez vos promesses", disent-ils au gouvernement. "On y croyait. À la fin des mobilisations, on s'est dit que le gouvernement était autour de la table, il va y avoir des avancées. Il y a eu beaucoup de promesses et puis derrière, beaucoup de déceptions. Aujourd'hui, on en est au point zéro. Voire moins que zéro. Il faut que le gouvernement mette de vrais moyens pour l'agriculture", déclare Jean-Philippe Banc, producteur de fruits et de légumes et président des jeunes agriculteurs du canton.

Une colère qui monte 

Pour l'agriculteur, l'exaspération commence à gagner du terrain chez les exploitants. "Cela ne va pas en rester là, ça, c'est sûr. Aujourd'hui, les gens sont à bout de souffle, à bout de trésorerie. On fait des saisons qui sont catastrophiques. On n'a aucune vision sur les prochaines. Donc il faut vraiment amener des réponses très concrètes et très rapides pour apaiser la souffrance qu'il y a dans les campagnes. Parce que les gens sont en train de tout perdre", souligne-t-il de nouveau à Europe 1.  

Une colère qui pourrait très vite déborder. Et aller encore plus loin que les blocages de route du début d'année.