La petite graine a bien grandi. Originaire d'Amérique du Sud, le quinoa a su se faire une place dans l'agriculture française, plus particulièrement en Anjou. A tel point qu'aujourd'hui, avec 2.000 tonnes annuelles, les Angevins produisent le tiers de la consommation hexagonale de quinoa.
"Ici, c'est bien pour les cultures compliquées." Et le quinoa doit son implantation dans l'Anjou à... un Américain ! Jason Abbott, spécialiste des semences, est tombé amoureux d'une Française avec qui il a eu une fille, intolérante au gluten. C'est comme ça qu'il a découvert cette graine avant d'avoir l'idée de la cultiver en Anjou. "Ici, c'est bien pour les cultures compliquées, explique-t-il au micro d'Europe 1. L'Anjou a toujours été connue pour avoir un climat relativement doux par rapport au reste de l'Europe. C'est pour ça que tous les semenciers sont installés ici avec leurs cultures fragiles."
"Une bonne rupture pour l'agriculture durable." Le quinoa a par ailleurs, l'avantage d'améliorer la terre sur laquelle il est cultivé : "C'est une culture qui est complètement différente de toute autre culture que nous produisons donc ça surprend les ravageurs et les maladies qui se spécialisent autour du blé et du maïs. Ça fait une bonne rupture pour l'agriculture durable."
"On nous a pris pour des fous." Jason Abbott a donc créé son entreprise en partenariat avec la Coopérative agricole des Pays de la Loire. Pas moins de 300 paysans sont sur le coup et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas froid aux yeux. Produit sans herbicide, le quinoa est en dangereuse compétition avec les mauvaises herbes et sa récolte est tardive. En cas de pluie, c'est donc une année de perdue. "On nous a un peu pris pour des fous quand on a dit qu'on allait planter du quinoa en Anjou", confie Arthur Nicolas, responsable de la filière végétale de la coopérative.
Pari gagné pour le quinoa d'Anjou. "C'est originaire d'Amérique du Sud, la cordillère des Andes, et nous on va planter ça en Anjou, là où on fait de l’échalote. Il a fallu adapter les variétés, développer des itinéraires techniques et finalement, on a structuré toute une filière et aujourd'hui, on en est fier", poursuit-il. Et le pari est réussi puisque le quinoa d'Anjou "a des valeurs nutritionnelles plus intéressantes que le quinoa d'import" et son goût a également séduit les consommateurs : "On nous dit que le quinoa d'Anjou a un meilleur goût, un goût d'amande, un goût de noisette, et qu'il est très recherché par certains grands chefs, notamment le chef Ducasse, qui s'approvisionne en quinoa d'Anjou pour certains de ses menus."