Les eaux souterraines affichent des niveaux souvent inférieurs à la normale, en raison de la sécheresse inédite qui a frappé une grande partie du pays en décembre, indique lundi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
"Une situation assez inhabituelle". "L'évolution du niveau des nappes traduit (...) un début de recharge hivernale très faible", une "situation assez inhabituelle", note le BRGM dans un bilan à début janvier. Au 1er janvier, seuls 45% des réservoirs affichaient un niveau supérieur ou égal à la normale, les 54% restants étant inférieurs. Le pourtour du Bassin parisien, l'Ouest, le Sud-Ouest et une grande partie de l'Est sont déficitaires en recharge en eau. Seule une faible partie du Bassin parisien (au centre), le Nord et le Sud-Est présentent des niveaux normaux, voire supérieurs à la normale.
Le mois de décembre le plus sec depuis 1959. À l'origine de cette situation, le mois de décembre 2016, qui est le plus sec de tous les mois de décembre de la période 1959-2016, avec un déficit de pluie proche de 80%, détrônant décembre 2015 (déficit de 70%), souligne le BRGM. Seules la moitié est de la Corse et les Cévennes ont bénéficié d'un épisode pluvieux plus habituel. Depuis septembre, la sécheresse des sols est notamment marquée sur l'ouest et le nord-est du pays.
Tendances. Côté tendances, la moitié des points suivis est encore orientée à la baisse (49%). Et le nombre de points stables (32%) ou déjà orientés à la hausse (19%) est réduit pour cette période de l'année, ajoute le BGRM dans son bilan.
Parmi les nappes présentant un niveau très déficitaire, figurent les aquifères de Lorraine, de Franche-Comté ou encore la nappe des calcaires jurassiques du Bessin, en Basse Normandie. Les pluies de la période novembre-mars, attendues chaque année pour assurer la recharge des nappes en prévision des beaux jours, "ne se sont pas encore exprimées", constate le BRGM. Les six mois d'automne et d'hiver, durant lesquels la végétation est en sommeil et les précipitations sont en principe plus abondantes, sont décisifs car ils permettent la reconstitution des nappes. On estime à 100 milliards de m3 en moyenne les ressources en eau dans le sous-sol métropolitain. Environ 30 milliards sont prélevés chaque année pour faire face à différents besoins, dont l'alimentation en eau potable.