La polémique est loin d'être éteinte. Sous la pression des parents d'élèves, le gouvernement s'est déjà emparé du problème d'insalubrité de certaines écoles marseillaises en envoyant les préfets des Bouches-du-Rhône évaluer leurs "conditions de fonctionnement". Mais les parents d'élèves n'en démordent pas. Ils ont ainsi rassemblé 250 témoignages dans un document, via un questionnaire en ligne.
Des témoignages édifiants. Ces témoignages édifiants concernent un quart des écoles de la ville et listent les problèmes de vétusté et de délabrement : des plafonds en lambeaux, des fissures sur des murs porteurs, des fenêtres qui ne ferment pas, etc. Ces parents ont comptabilisé 70 écoles avec des problèmes de chauffage, où parfois les élèves doivent garder leur doudoune, sans compter les cafards, les rats, et même des cas d'amiante dans 23 écoles.
Ecoles insalubres à Marseille : l'état des lieux réalisé par la fédération MPE13
La semaine dernière, le maire Jean-Claude Gaudin avait minimisé le problème, estimant que cela ne concernait que quelques écoles isolées. "C’est une description apocalyptique et très exagérée. C’est très facile de prendre dans une école sur 444 - ou deux ou trois - ce qui ne va pas et de le mentionner d’une façon extraordinaire. C’est très excessif par rapport à la réalité des choses", avait-t-il déploré, dénonçant une "manipulation politicienne".
"Si on n'oblige pas la mairie, elle ne le fera pas". C'est donc pour lui prouver qu'il a tort et qu'il doit agir que Séverine Pil a lancé ce recensement avec le Mouvement des parents d'élèves du 13. "On sait très bien que ce ne sont pas deux ou trois écoles. Ce sont des dizaines et des dizaines d'écoles qui sont concernées par le problème d'insalubrité", rappelle-t-elle au micro d'Europe 1. "Il y a des choses graves qui sont de l'ordre de la sécurité des enfants. On est face à des écoles où il n'y a, pour certaines, même pas d'issues de secours. C'est-à-dire que s'il y a quoi que ce soit, les enfants ne peuvent pas sortir de l'école. C'est pour ça qu'on espère que l'Etat est prêt à vraiment aller loin. Parce que si on n'oblige pas la mairie à le faire, elle ne le fera pas."
Rénover et construire. Séverine Pil va donc remettre ce cahier de doléance aux élus, qui siègent en conseil municipal, lundi matin. L'objectif, ensuite, c'est que la mairie s'engage à rénover ces écoles et même à en construire de nouvelles. Parce qu'aujourd'hui, selon ces parents, beaucoup de classes se tiennent dans des préfabriqués, faute de place.