Victoire pour les écologistes. Les activistes opposés à l'implantation d'une usine de viennoiseries surgelées au nord de Rennes auront mené un combat de plusieurs années. L'usine Bridor, qui devait s'installer à Liffré, en Ille-et-Vilaine, ne verra pas le jour. Les défenseurs de l'environnement ont fini par gagner la partie : le groupe agroalimentaire Le Duff retire son projet.
"C'est un échec"
"Bridor ne peut pas attendre dix ans pour construire une nouvelle usine". C'est par ces mots que cette filiale du géant Le Duff a annoncé en début de cette semaine renoncer à implanter une unité de production à Liffré, au nord de Rennes. Les nombreux recours formés par des associations environnementales ou des riverains ont donc eu raison d'un projet imaginé dès 2017. Et dans la commune, les avis de ce revirement sont plutôt partagés.
"C'est dommage parce qu'économiquement, ça pourrait apporter pas mal à la commune", déplore une première habitante. Pour d'autres, la question de l'emploi pose problème car "Bridor est industriel et tout est automatisé". Pour une seconde citoyenne interrogée, ce projet était une bonne initiative, mais "il prenait trop d'eau".
Un projet d'envergure que Loïg Chesnais-Girard, le président du Conseil régional de Bretagne, a pourtant défendu car il répondait, selon lui, aux besoins démographiques et économiques de la région qu'il préside. "Quelque part, c'est un échec. Nous n'offrons pas les emplois sans nos territoires dans nos zones rurales ou semi-rurales", estime-t-il au micro d'Europe 1. "Alors oui, il faut travailler à l'équilibre environnemental. Il faut développer au maximum les circuits courts et il faut développer une agriculture pour tous avec l'industrie agroalimentaire qui permet d'offrir des produits de qualité pour toutes celles et ceux qui travaillent dans le pays", insiste-t-il. Sur ce dernier point, ce n'était pas vraiment l'ambition de Bridor, dont les produits fabriqués à Liffré auraient avant tout été destinés à l'exportation.