L'ancienne ministre des Droits des femmes, des Familles et de l'Enfance, Laurence Rossignol, s'est dite mercredi "très étonnée" par la décision d'Edouard Philippe de bannir des textes officiels l'écriture inclusive, estimant que ce n'était pas "son rôle".
Un "débat entre linguistes". "J'ai été très étonnée qu'un Premier ministre intervienne par le biais d'une circulaire administrative dans un débat qui est un débat entre linguistes", a déclaré sur France inter la sénatrice socialiste de l'Oise. "Je pense que ce n'était pas son rôle", a poursuivi Laurence Rossignol.
Le chef du gouvernement a demandé mardi à ses ministres de ne pas utiliser dans les textes officiels cette écriture favorisant l'égalité entre les femmes et les hommes, en rendant notamment visible la marque du féminin dans les mots. Sa circulaire, "relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française", a été publiée mercredi au JO.
Pourquoi ce débat "crispe-t-il autant" ? Laurence Rossignol s'est dite également "étonnée" que ce débat "crispe autant". "Cette affaire de l'écriture inclusive a remobilisé ceux qu'on avait entendu à l'époque des ABCD de l'égalité, de la théorie du genre. Ils considèrent qu'à un moment on va toucher à l'identité même de notre société, comme si la fin de l'espèce était programmée par la féminisation de nos sociétés", a-t-elle poursuivi.
Selon elle, il faudrait "qu'on cesse d'enseigner aux petits enfants cette règle de grammaire qui dit que le masculin l'emporte sur le féminin". "Il n'est sûr qu'ils comprennent tous que ça ne parle que de grammaire. Est-ce que cette règle-là elle n'exprime pas les rapports dans une société ?", s'est-elle interrogée.