L'Académie nationale de médecine a adopté une position favorable au développement des recherches utilisant la récente technique d'édition du génome, "y compris" sur l'embryon humain et les cellules reproductrices.
"Couper" l'ADN pour le corriger. Simple d'usage et peu onéreux, CRISPR-Cas9, mis au point en 2012, est une sorte de "couteau suisse" génétique qui permet de couper l'ADN à un endroit précis et d'intervenir dans le génome pour le corriger ou le réparer. Pour l'Académie, cette technique ne doit pas être utilisée sur l'embryon ou les cellules germinales dans le cadre d'applications cliniques, en l'état actuel des connaissances.
De la recherche seulement. "Indépendamment de toute autre considération d'ordre éthique, il paraît aujourd'hui inconcevable que les techniques de modification du génome soient utilisées sur l'embryon ou les cellules germinales avec comme perspective de faire naître un enfant", indique le rapport, rédigé par Pierre Jouannet, professeur émérite à l'Université Paris-Descartes. "En revanche, les recherches sur l'embryon humain et les cellules germinales devraient être possibles quand elles sont médicalement et scientifiquement justifiées", déclare Pierre Jouannet.
Modifier le génome reste interdit. En revanche, l'Académie recommande le maintien de la législation française actuelle interdisant "toute intervention sur la structure de l'ADN ayant pour conséquence de modifier le génome de la descendance". La loi française proscrit depuis 1994 ce type d'intervention. Les débats ont montré la grande hétérogénéité des cadres réglementaires et législatifs concernant les thérapies géniques et la recherche sur l'embryon en Europe.