Notre éditorialiste Jean-Michel Aphatie estime que les "gilets jaunes" n'ont aucune légitimité à se rassembler samedi à l'occasion de "l'acte 10" car Emmanuel Macron a renoué le dialogue avec l'ouverture du "grand débat national". Selon lui, "c'est en fait une assemblée générale de citoyens à laquelle les 'gilets jaunes' ont intérêt à participer".
"Les 'gilets jaunes' eux-mêmes ont perdu de vue leurs objectifs. Ça va de l'augmentation du SMIC au renversement du gouvernement. On ne sait plus ce qui est prioritaire chez les 'gilets jaunes'. Ils ont l'habitude de dire : 'Nous n'avons rien obtenu, on ne nous écoute pas.' C'est totalement faux ! Bien sûr, ils n'ont pas obtenu l'augmentation du SMIC, des retraites ou le fameux RIC. Mais ils ont quand même obtenu que toute la société s'intéresse à eux et partage leur préoccupation principale, c'est-à-dire les questions de pouvoir d'achat pour les salariés modestes et pour les retraités. Déjà, ce n'est pas rien.
"Pour voir une situation politique pareille, il faut remonter à Mai-68"
Ils ont paralysé l'action du gouvernement et déstabilisé un président de la République issu du suffrage universel. Pour voir une situation politique pareille, il faut remonter à Mai-68. En termes de bilan, c'est exactement la même chose. Sous la pression des 'gilets jaunes', Emmanuel Macron a décidé d'organiser un 'grand débat'. On en a eu la première réunion dans l'Eure, mardi.
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On appelle ça le 'grand débat', c'est en fait une assemblée générale de citoyens à laquelle les 'gilets jaunes' ont intérêt à participer. Ils doivent investir, partout où cela se déroule en France, les réunions qui leur permettront de faire valoir leur point de vue. Ils doivent se battre d'ici au 15 mars, date de fin de ce 'grand débat', pour imposer leur point de vue.
"Quand un espace de dialogue est créé, alors la manifestation devient illégitime"
Dans une démocratie, les manifestations sont légitimes quand il s'agit de créer un rapport de force, quand le pouvoir ne vous écoute pas. Mais quand un espace de dialogue est créé, alors la manifestation, si elle reste légale, devient illégitime. Dans une démocratie, quand on peut dialoguer, on ne défile pas. 'L'acte 10' de demain (samedi) n'est pas légitime."