C’est toute une guirlande d'annonces fracassantes que fait le ministre de l'Éducation nationale, dans un entretien à L'Express, à paraître mercredi. Jean-Michel Blanquer y évoque notamment une cellule laïcité composée de juristes pour venir en aide aux professeurs et aux chefs d'établissements, mais aussi des changements pédagogiques majeurs.
Mathématiques et grammaire. Le ministre de l’Éducation ne prononce toujours pas le mot "réforme" mais il promet de grands bouleversements à commencer par l’enseignement des mathématiques en primaire : les quatre opérations (addition, soustraction, multiplication et division) devront être maîtrisées entre le CP et le CE1, lorsque la division est actuellement enseignée au CM1.
En grammaire, pour ceux qui avaient fait le deuil du complément d'objet indirect, remplacé par le terme barbare de "prédicat", dont on avait tant parlé l'an dernier, qu’ils se rassurent : il n'existe déjà presque plus. Jean-Michel Blanquer veut en finir avec cette "notion inutilement complexe".
Un enseignement chronologique de la littérature. Et puis le ministre, qui affirmait ne pas avoir l'intention de toucher aux programmes, a visiblement changé d'avis, notamment pour le français au collège. Fini les "grandes idées un peu conceptuelles", déclare Jean-Michel Blanquer, c'est-à-dire les programmes rédigés autour de grand thèmes comme "le monstre" ou "le voyage" pour découvrir ensuite les auteurs. Le ministre veut plutôt une progression par courants et époques.
Interdiction du téléphone portable. Enfin, clou des annonces : plus de téléphones portables dans les collèges. C'est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, "comme en conseil des ministres", ironise Jean-Michel Blanquer. "Nous déposons nos portables dans des casiers avant de nous réunir. Il me semble que c'est faisable pour tout groupe humain, y compris une classe".