"J'en ai assez de faire la police dans cette classe !", cette phrase énervée, de nombreux élèves français ont du l'entendre. Car selon le classement Pisa 2015 (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), ils seraient parmi les élèves les plus indisciplinés devant la Tunisie, rapporte une note de la Fédération de parents d'élèves FCPE.
La discipline, une donnée importante pour bien apprendre. Le classement Pisa n'étudie pas seulement les acquis scolaires des enfants de l'OCDE mais également le "climat de discipline". Pour dresser un classement, les experts calculent la fréquence à laquelle les élèves de 3ème, seconde et première interrogés, disent que se produisent certaines situations dans leur classe : trop de bruit et de désordre, des élèves qui n'écoutent pas ou se mettent à travailler longtemps après le début du cours... Un climat qui a une influence sur les capacités d'apprentissage des élèves. Moins ces situations sont fréquentes, plus d'indice est élevé.
Une situation dégradée. "La France est le pays où ce climat s'est le plus dégradé", par rapport aux 33 autres pays de l'OCDE mais aussi aux 72 pays étudiés, explique Denis MEURET, professeur émérite en sciences de l'éducation qui a étudié le classement pour la FCPE. Par ailleurs, "l'écart de discipline entre écoles favorisées et défavorisées en France est un des plus élevé des pays de l’OCDE (0,48 contre 0,24 de moyenne OCDE).
La discipline est également meilleure dans l'enseignement privé que dans l'enseignement public, dans les écoles où les élèves sont meilleurs que dans celles où ils sont faibles, en lycée qu'en collège. "En revanche, il n'y a pas de différence significative entre établissements ruraux et urbains", précise le professeur.
Des raisons diverses. Les raisons de ce manque de discipline sont multiples: une certaine indifférence des professeurs concernant l'apprentissage de leurs élèves, des parents et enseignants qui communiquent moins que dans d'autres pays ou encore l'inégalité de soutien aux élèves en difficulté de la part des professeurs. "Si on ne connaît pas l'origine de ce phénomène - pourquoi nos élèves sont aussi dissipés -, on peut en tirer la recommandation qu'élèves, parents et enseignants devraient s'en parler", suggère Denis Meuret.