"L’Éducation nationale au bord du naufrage". C’est le titre d’un documentaire choc diffusé dimanche soir sur M6, dans l’émission Zone Interdite, qui va faire beaucoup de bruit. On y voit des classes filmées en caméra cachée sans profs. Car les enseignants absents ne sont pas remplacés et les élèves livrés à eux-mêmes pour préparer bac et brevet. Côté ministère, les rectorats sont incapables de trouver des solutions…
Pourtant, et c’est là toute l’absurdité de la situation, des solutions existent et le documentaire l'évoque : des professeurs remplaçants diplômés à bac+5 sont disponibles, mais rarement sollicités.
"C'est une incompréhension"
Ils sont appelés professeurs TZR, pour "titulaires sur zone de remplacement". Un vivier dans lequel l'Éducation nationale, souvent à court de profs, pourrait piocher à chaque instant. Mais elle ne le fait pas. Bérengère, remplaçante en maths, matière qui manque de profs, ne travaille pas depuis début septembre.
"C'était drôle, à une semaine de la rentrée, de faire la grasse matinée et de voir toutes mes copines profs qui reprenaient. Ce n'est pas ça qu'on attend d'une vie. C'est être utile, c'est occuper ses journées. En étant remplaçant, même si on n'est pas appelé, on est payé quand même tous les mois. Clairement, je suis payée à rien faire", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.
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Un sentiment d’inutilité partagé par une autre jeune prof en Normandie, qui n’a travaillé que trois mois l’année dernière. "On a le concours. Nous, notre objectif pour la plupart, c'est d'enseigner, donc de ne pas être sollicités. C'est vrai que c'est très, très frustrant. Et c'est le cas sur beaucoup de postes, c'est-à-dire qu'on est beaucoup de TZR sans poste. Pourquoi ? Car il y a aussi beaucoup de contractuels qui sont envoyés sur les postes à la place des enseignants. C'est une incompréhension", constate la jeune enseignante.
Ces contractuels sont non diplômés, une situation absurde. La raison officielle ? Les remplaçants titulaires ne peuvent pas refuser de poste. Ils sont donc "gardés en réserve" pour les cas où il n’y aurait absolument personne d’autre de disponible. Cela engendre, cependant, démotivation et même des démissions.