De la maternelle au lycée, comment bien encadrer les cours d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ? Le texte, très attendu, est prêt et devrait être publié en décembre. Pour rappel, la construction du programme avait été lancée en 2023 pour cadrer cet enseignement obligatoire depuis 2001, à raison d'au moins trois séances par an. Mais comme l'a constatée Europe 1, c'est loin d'être respecté.
Le Conseil économique, social et environnemental l'a rappelé en septembre : moins de 15 % des élèves bénéficient de cet enseignement. Il se déroule souvent uniquement SVT et les professeurs manquent d'outils sur lesquels s'appuyer.
Une démarche "compliquée" sans "cadre"
"La grande qualité de ce projet de programme et sa grande force, c'est de proposer des liens avec tous les champs disciplinaires pour les enseignants de math, d'anglais, d'espagnol, d'histoire, géo, de lettres. Tous les enseignants peuvent retrouver des points à leur programme qui peuvent tout à fait être abordés en lien avec un point du programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle", affirme Lise Bailly, inspectrice à Nantes. Elle pilote les formations des enseignants et les cours sur ce sujet.
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"C'est très compliqué pour les professionnels de partir sur ces sujets-là sans avoir un cadre. Les repères des jeunes sont complètement diffus et il y a plus de règles. On voit dans les cours de récréation des propos qui sont devenus violents. Tout ça, c'est la pornographie, c'est les réseaux sociaux. Il faut absolument qu'ils aient des repères", rétorque de son côté Corinne Labit, éducatrice dans le Tarn-et-Garonne dans un collège privé sous contrat de la Fondation catholique des Apprentis d'Auteuil, qui dispense ces séances dans son établissement.
D'après une étude de l'Arcom publiée en 2023, dès douze ans, plus de la moitié des garçons se rendent chaque mois sur des sites pornographiques.