Une étude réalisée par le magazine 60 millions de consommateurs en partenariat avec l'Agence de la transition écologique (Ademe) étudie l'efficacité réelle des protections hygiéniques - en se basant sur un échantillon de serviettes, tampons et protège-slips - et leur potentiel danger pour la santé humaine et l'environnement.
Nos protections hygiéniques sont-elles vraiment efficaces ? Une enquête réalisée par le magazine 60 millions de consommateurs, publiée ce jeudi et intitulée "Tampons, serviettes, protège-slips, encore un effort !", évalue les performances de 24 protections hygiéniques et leur potentialité de contamination. Ce test a été réalisé sur neuf modèles de serviettes hygiéniques (dont huit avec ailettes), neuf tampons avec applicateurs et six protège-slips. Ces évaluations ont été réalisées en partenariat avec l'Agence de la transition écologique (Ademe).
Des différences notables d'efficacité
Toutes les références testées étaient destinées aux femmes avec un flux dit "normal". Et malgré une mention similaire sur les paquets, les écarts d'absorption s'avèrent "conséquents" : de 3,5 ml à 24 ml. Ces différences d'absorption sont indiquées sur les produits via un repère en gouttes. Un paquet de serviettes hygiéniques avec trois gouttes est plus absorbant qu'un paquet doté de deux gouttes. Néanmoins, une indication de gouttes ne correspond pas à la même capacité d'absorption selon les marques. Ce manque de standardisation peut flouer les clientes, estime l'étude du magazine de consommation.
Ainsi, sur le plan de la performance, l'étude note que les serviettes hygiéniques de la marque "Joone" et "Carrefour soft" sont les moins efficaces parmi les références avec ailettes. Ce résultat est dû à l'absence de super-absorbant, matériau qui contribue à la pollution en micro-plastiques. Toujours pour les serviettes hygiéniques avec ailettes, les modèles de la marque "Always" et de "U nature" se révèlent être les plus efficaces en matière de capacité d'absorption. L'étude leur accorde les notes, respectives, de 18/20 et 17/20.
Pour les protège-slips, les écarts de protection entre les marques testées sont importants. Ceux de la marque "Labell" se révèlent être les plus efficients tandis que les "Always" obtiennent un résultat plus mitigé.
Contamination
Au sujet de la contamination des protections - sujet à de nombreux débats ces dernières années liées au choc toxique provoqué par certains tampons - l'étude note que 70 % des échantillons testés "étaient contaminés par une ou plusieurs substances indésirables recherchées". Fait étonnant, des produits labélisés bio comportent des traces de contaminants à l'instar des serviettes "Nana" ou "Love & Green". Si "la substance présente était limitée dans le cahier des charges", ce dernier concerne seulement l'impact des substances dangereuses sur le volet environnemental. Les labels n'évaluent donc pas encore l'impact de ces produits sur la santé humaine. "Il y a donc un important effort à fournir", note l'étude.
Préconisations
Afin de prendre le moins de risques, le magazine délivre quelques préconisations : privilégier les produits sans allergènes, sans parfums qui exposent à des "substances sensibilisantes ou polluantes" et de ne jamais jeter ses protections hygiéniques dans les toilettes. Les textiles sanitaires- protections hygiéniques ou lingettes - représentent 86 % des déchets bloqués par les grilles en amont des stations d'épuration, précise le magazine en citant une étude mené par le chercheur Romain Tramoy.