"Je me suis dit que cela n'allait pas passer." Alors qu'elle arrive au milieu du pont routier de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), quelques instants seulement avant son effondrement, provoquant la mort d'au moins deux personnes, Liliane aperçoit dans le sens inverse un véhicule "un peu trop imposant". "Je voulais être sortie du pont avant qu'il y entre", raconte l'automobiliste, inquiète de voir un poids-lourd d'une telle envergure s'engager sur cette route. "C'était un camion orange, qui à mon avis transportait un engin", se souvient-elle. Finalement, elle parvient à atteindre la sortie du pont lorsque lui y rentre. "Ce qui fait que je n'ai rien vu après", témoigne Liliane.
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"J'ai une chance inouïe"
Pourtant, cette Haute-garonnaise a l'habitude de voir de tel poids-lourd emprunter ce chemin. "Des gros camions, on en voit passer quand il y a des travaux, des maisons qui se construisent", raconte Liliane. "Mais je ne sais pas pourquoi celui-là m'a fait peur". Une intuition qui a "un peu sauvé" cette femme. "Je me dis que j'ai une chance inouïe, que j'ai une étoile au-dessus de la tête", reconnait-elle. Mais en même temps, Liliane ne peut s’empêcher de penser à toutes les victimes qui n'ont pas eu son réflexe. "Je me dis que les autres n'ont pas eu ma chance". Car l'automobiliste a évité le drame de très peu. "A dix secondes près, si je m'étais arrêtée ou si j'avais ralentie, j'étais avec les autres" dans le Tarn, conclut dans un souffle Liliane.