Mgr Michel Dubost, évêque d'Evry, était l'invité d'Europe 1 vendredi. Il est revenu sur la mise sous surveillance des églises pour Noël.
"C'est très difficile de prêcher un dieu désarmé, qui fait confiance, sous la garde des armes". Invité sur Europe 1 vendredi, l’évêque Mgr Michel Dubost est revenu sur la mise sous surveillance des églises pour Noël, qu'il a lui-même vécu dans sa paroisse d'Evry.
Une surveillance "paradoxale". Si Mgr Dubost accepte cette mise sous surveillance, il considère tout de même qu'elle est paradoxale: "Je reconnais que je ne suis pas préfet et que le préfet a fait ce qu'il pensait nécessaire. Je suis un bon citoyen donc j'accepte, mais avouez qu'il y a quelque chose de paradoxale", a-t-il expliqué. Il indique vouloir prêcher "la confiance", une confiance impossible selon lui en présence d'armes: "Moi ce que j'essaye de prêcher c'est la confiance et quand il y a des armes, il n'y a pas de confiance". "Il y a quelque chose qui marque au fond une forme d’échec", a-t-il regretté tout en se défendant de dire que cette surveillance est mauvaise.
"Plus de musulmans qui nous protège contre le djihad, que de djihadistes". L’évêque qui connait très bien Manuel Valls indique "qu'il n'aimerait pas être à sa place": "Quand je le vois, il est vraiment à bout de fatigue parce que ça le préoccupe", décrit Michel Dubost, en précisant qu'il approuve l'action du Premier ministre mais "avec des réserves parce que c'est contradictoire". Il a également tenu à rappeler que parmi les militaires qui nous protègent, il y a aussi des musulmans :"Il y a beaucoup plus de musulmans qui nous protègent contre le djihad, que de djihadistes, et on en parle jamais", a souligné l’évêque.